L'Homme de Mars

Je m’ennuie sur la Planète Rouge
Paraît que sur la Planète Bleue
Y a des animaux qui se bougent
Ils sont divins, ils sont odieux

Je veux rencontrer ces farouches
Indigènes belliqueux
Qui s’embrassent à pleine bouche
Et font naître et mourir des dieux

C’est sur ces réflexions qu’un Martien décide de se rendre sur la Terre, afin de découvrir notre univers. Comment va-t-il percevoir ce monde étrange qui est le nôtre ?

Par legoffe, le 1 janvier 2001

Notre avis sur L’Homme de Mars

Kent est un artiste aux multiples talents et il l’illustre parfaitement avec la parution de L’Homme de Mars. Son nouvel album musical est aussi, en effet, un livre d’illustrations. Ce chanteur philosophe livre ainsi son regard sur le monde avec 15 chansons, toutes réinterprétées graphiquement à travers 80 pages de planches de BD en noir et blanc. Chaque « chapitre » est présenté comme un extrait de « Mars Magazine ».

Cet exercice de style ne manque pas de piquant et vous étonnera de long en large. Tout d’abord, n’allez pas croire que l’ex-chanteur de Starshooter a décidé de nous faire un exposé sur la vie extraterrestre ; c’est tout le contraire. Le Martien en question vient découvrir la planète Terre et nous en fait une description subtile et peu académique.

Kent se sentirait-il donc un peu extraterrestre sur notre bonne vieille Planète Bleue ? C’est fort probable au regard de ses textes, chroniques fort intelligentes de notre société, de ses trésors mais surtout de ses bizarreries. Bien des aspects de notre monde sont passés en revue, toujours de manière originale, à travers des personnages ou des tranches de vie.

Les musiques qui accompagnent l’ensemble sont très réussies et variées. J’ai été assez surpris par le genre. Kent est un très bon parolier et il offre des sonorités hors du temps. Très rétros au premier abord, elles n’ont pourtant rien de démodé. C’est un peu le même principe pour les dessins. La science-fiction et notre vie moderne se forment dans une mise en scène et un style qui pourraient avoir quelques dizaines d’années. Kent nous parle ainsi du XXIe siècle tout en replaçant notre extraterrestre dans des codes graphiques qui rappellent beaucoup les années 1950-60 (n’était-ce pas, justement, une période faste pour l’imaginaire martien ?) sans être pour autant dépassés.

Il faut être un artiste complet pour réussir un tel travail. Il faut être Kent pour le rendre aussi inattendu et intelligent.

Par Legoffe, le 22 septembre 2008

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