L'homme de la toundra

 
Six récits composent cet ouvrage :

L’homme de la toundra :

Dans le Klondike, deux chercheurs d’or sont allés chasser pour subvenir aux besoins de leur petit groupe de quatre. Le gibier est rare, et lorsqu’il s’en présente, ils ratent à chaque fois leur tir. Comble du tout, le blizzard se lève. Ils se réfugient sous le flanc d’un gros rocher, mais c’est au devant d’une mort assurée qu’ils seraient ainsi allés si un vieil homme ne les avait pas repérés et ne les avait pas invités à trouver refuge dans sa cabane.

Leur sauveur est de l’ethnie Karnaato. C’est un sage que ses semblables ont laissé seul car son heure doit arriver. Il est très respectueux de la nature qui le lui rend bien. Mais… est-ce la fatigue qui joue des tours aux aventuriers, ou bien ce personnage est-il vraiment doté de pouvoirs surnaturels ? En tout cas, dans la conversation, il aura parlé d’une ultime rencontre qu’il doit faire avant de mourir.

Longtemps après, et bien loin de là, des documents furent retrouvés qu’on attribua au célèbre écrivain Jack London. Parmi eux se trouvait un texte inachevé :  "L’homme de la toundra".

Le grand ouest blanc :

Le grand blanc est comme la grande bleue. Lorsqu’il a décidé de retenir l’un de ses visiteurs, il faut être plein de force et de volonté pour s’en échapper. C’est l’expérience qu’a vécue cet aventurier à qui la nature nord-américaine a repris petit à petit tout ce qui constituait ses chances de survie : ses chiens de traîneau et ses compagnons d’infortune.

Nos montagnes :

Japon, région de Senboku. Dans les années 20, cet homme désormais grand-père avait perdu son fils Tokizô au cours d’une battue à l’ours. Tout "matagi" (chasseur d’ours) qu’il était, il a raccroché. Pendant des années. Mais lorsqu’il a appris que l’animal qui lui avait brisé le cœur demandait un dernier rendez-vous, sa famille, son petit-fils ou encore sa chienne Shiro qui allait bientôt mettre bas s’évanouirent dans l’ombre de ce qui devait être la revanche qu’il désirait, plus que tout, prendre. Dusse-t-il y perdre la vie.

Kaïyosé-Jima, l’île où accostent les coquillages :

Parce les parents du petit Takashi divorcent, celui-ci se voit confié pendant les vacances à son oncle, loin de Tokyo où il habite en temps normal. Très affecté par ce bouleversement familial, le petit garçon ne commencera à se défaire de sa tristesse que grâce à Yae-Chan, une fille plus âgée, également recueillie par le couple, qui veillera sur lui comme une grande sœur. Les deux enfants vont un jour se retrouver en difficulté, seuls, en pleine mer. Un providentiel courant marin les fera heureusement s’échouer sur Kaïyosé-Jima, un havre de paix où se créera entre eux un lien plus fort que les plus puissantes des vagues.

Les appartements Shôkarô :

Un assistant de mangaka a pour toit une loge dans un ancien bordel. Il travaille sur des planches qu’il doit remettre dans le cadre d’un concours. Mais il laissera la date de remise des œuvres passer. Sa bande dessinée restera le seul souvenir palpable de la tranche de vie qu’il aura passée dans ce lieu après qu’il fut rayé de la carte par un incendie.

Retour à la mer :

Retour à la mer est une merveilleuse histoire traitant de la complicité entre un homme et une baleine. Après des années à s’apprivoiser l’un l’autre, les deux êtres vont être comme unis par une amitié rare. Ce lien plus fort que tout va les mener ensemble… jusqu’au bout.
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur L’homme de la toundra

 
Lorsque parait un nouveau livre de Jirô Taniguchi, c’est pur bonheur ! Ses œuvres sont des ouvrages à acheter les yeux fermés, puis à lire les yeux et le cœur grands ouverts.

On retrouve dans ce recueil six superbes histoires pour la réalisation desquelles le mangaka s’est largement inspiré d’œuvres littéraires. Il pousse d’ailleurs l’hommage à Jack London en le faisant apparaître dans L’Homme de la toundra.

On a le plaisir de retrouver des thèmes qui sont très chers à l’artiste : la nature, les chiens et les relations entre les êtres vivants, qu’ils soient des humains ou des animaux.

La cinquième histoire tranche peut-être un peu dans l’homogénéité du tout, mais peut-être est-ce calculé pour que le Retour à la mer en soit encore plus fort, plus profond. En effet, chaque histoire permet à Taniguchi de nous montrer une fois de plus qu’il maîtrise son art et qu’il nous transmet en peu de pages des émotions très fortes.

Dure fin de lecture lorsqu’il faut s’extirper de la poésie de cette œuvre en abordant ses 2 dernières planches. Car je les ai presque trouvées être "de trop" : elles rappellent à la réalité en coupant court à la beauté du récit. Mais rien ne dit qu’il ne faut pas revenir au début pour profiter autant de fois qu’il le faudra de cette majestueuse bande dessinée.

Achetez-le, offrez-le. L’homme de la toundra est encore un incontournable
 

Par Sylvestre, le 25 février 2006

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