L'Homme de Harlem

Little Johnny Lincoln est musicien de jazz. Il joue de la contrebasse et se produit au Spotlite.
C’est en s’y rendant qu’il fait la rencontre de Polly, poursuivie par un tueur. Il s’interpose alors puis l’emmène chez lui à Harlem, quartier noir. La femme blanche est rejetée par la famille de Lincoln et malgré le danger qui la guette à l’extérieur, elle décide de sortir de cette planque et d’aller témoigner de ce qu’elle a vu au commissariat.
Malheureusement elle est vite repérée et Lincoln, la rage au ventre, décide de la venger.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

2 avis sur L’Homme de Harlem

L’Homme de Harlem fait partie de ces beaux albums qui interpellent. Non pas que l’histoire soit exceptionnelle mais elle a ce quelque chose en plus, le charme, le symbole, l’accroche qui fixe un moment d’une vie ou même une vie toute entière.
En l’occurrence, dans ces 52 pages, s’exhibe la vie d’un contrebassiste de jazz. Se confrontent les noirs et les blancs, les hommes et les femmes, le luxe et la pauvreté. A chaque page, des scènes de la vie des personnages qui cherchent à modifier, peut être , ce qui est écrit.
L’auteur accompagne chaque scène d’un morceau musical illustrant l’ambiance, le rythme, le lieu.. voire le sentiment.
L’originalité de l’album veut qu’une postface soit établie .. ainsi pour Crépax, c’est son ami Candini qui s’y colle et sa mémoire se réveille avec le choix des morceaux de musique et référencés au fil de l’histoire. Tout ça donne un sens en plus au récit déjà intrigant et palpitant même si on se doute de l’issue.
Et puis bien sûr, il y a le dessin ! C’est superbe. Le trait de Crépax est élégant, enlevé, il dessine la grâce, il dessine le mouvement. Cette bande dessinée n’a rien d’érotique et pourtant une grande sensualité se dégage des pages. Ce qui confirme le talent de Crépax à dessiner l’esthétisme d’abord puis tout ce qui peut s’y rapporter.
Magnifique moment de lecture et de rêve.

Par MARIE, le 22 mars 2004

Le mariage entre musique et bande dessinée n’est pas évident à priori car contrairement au cinéma, par exemple, la BD ne possède pas de bande son… Tout du moins le pense-t-on, car à lire "L’homme de Harlem" – ou d’autres exemples comme "Fats Waller" de Sampayo et Igort, "Barney et la note bleue" de Loustal, ou encore la biographie de "Jimmi Hendrix" mise en images par le génial Bill Sienkiewicz – , nous n’en sommes plus tout à fait convaincus, l’alliance des deux fonctionnant parfaitement (il est bien sûr préférable d’avoir déjà entendu préalablement les morceaux cités, ou alors de les écouter en même temps sur sa chaine hi-fi…).
Sur une "bande son" de morceaux de Charlie Parker, Guido Crépax (géant de la bande dessinée italienne) nous raconte une histoire cruelle, dans l’Amérique des années 50 d’après guerre, mais faite également d’espoir sur l’émancipation des noirs ; par exemple au travers du jazz…
Guido Crépax, passionné par cette musique, nous offre des planches magnifiques, en couleurs (lui qui est habitué du Noir et Blanc)…
Un album à découvrir si vous en avez l’occasion.

Par François Boudet, le 17 mai 2004

Publicité