HOLMES
Les liens du sang

John Watson poursuit ses investigations sur la mort de son ami, le détective Sherlock Holmes. Accompagné du jeune Wiggins, il rend visite à Siger Holmes, le père du disparu, pour obtenir les réponses restées en suspens suite à sa rencontre avec le professeur Moriatry. Malheureusement, atteint de sénilité précoce, leur hôte ne leur apprend rien. Pressentant un échec inévitable, Wiggins et Watson se transforment en pickpockets pour trouver l’indice qui les éclairera sur la jeunesse de Sherlock. Toutefois, c’est l’arrivée inopinée de la mère de ce dernier qui va leur permettre enfin d’appréhender l’inacceptable vérité.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur HOLMES #2 – Les liens du sang

Ah, quel plaisir de se plonger dans cet ouvrage ! Digne suite de "L’adieu à Baker Street", ce deuxième tome nous entraîne plus profondément dans le cercle familial du célèbre résidant du 221b Baker Street. C’est son compagnon de sept ans d’affaires traitées, le docteur John Watson, qui mène l’enquête afin de comprendre les raisons de cette disparition inattendue.

Pour ce faire, Luc Brunschwig, s’accapare le mythe développé par Sir Arthur Conan Doyle dans "Le problème final" et va chercher loin les explications du drame découvert dans le premier tome. Pour mieux cerner la personnalité du disparu, il évoque, dans cet épisode, la jeunesse et les ascendants de Sherlock sous la forme d’une vision aiguisée de deux amateurs d’enquêtes policières. A ce titre, les personnages se révèlent dans leur vraie nature. Siger Holmes, le père de Sherlock, et sa future femme Violet Sherriford, deux individus au caractère bien trempé, bénéficient à eux deux d’un chapitre concernant leur rencontre. Cette introspection de près de 50 ans, nous fait appréhender les dispositions caractérielles très particulières du fin limier.

Par ailleurs, le jeune Wiggings, qui le temps de 2 planches, nous bluffe par son pouvoir d’analyse, s’annonce en digne successeur du disparu. On savourera la façon dont ce dernier décline les penchants d’un serviteur.

Chaque personnage développe une personnalité forte et l’ambiance british se déguste à coups de tirades opportunes. On ne peut qu’être attiré par tant de condescendance et également de dureté qui transparaissent de ces pages trop peu nombreuses (elle sont au nombre de 36). De même, le final que nous réserve est impressionnant et ébranle quelque peu notre vision du légendaire détective.

Cecil, qui se démarque quelque peu de son travail passé dans "Le réseau Bombyce" ou "Contes et récits de Maître Spazi", accomplit des graphiques d’un réalisme tout ce qu’il y a de plus probant. S’offrant à nous dans une bichromie superbement exécutée selon les époques traitées, son travail peut s’admirer sous tous les angles. A ce titre, ses personnages qui sont d’une expressivité redoutable évoluent dans des vignettes aux allures de photos anciennes. Les perspectives exécutées sont les témoins d’une rigueur picturale que semble s’infliger le dessinateur. De fait, on ne se lasse pas de suivre Watson et son coéquipier Wiggins dans des extérieurs qui poussent à la balade et des intérieurs à la fois sombres et lumineux.

A préciser que cet ouvrage est également sorti sous forme de coffret-dépliant cartonné regroupant les deux épisodes dans un format identique.

Vous aurez compris que cet ouvrage ne m’a pas laissé insensible. Aussi, je vous invite instamment à prendre le pas du docteur Watson et à découvrir l’amère vérité qui se cache derrière la disparition de Sherlock Holmes.

Par Phibes, le 16 décembre 2008

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