Hoëdic!

Teddy, Franck, Anne et Bubu, quatre collégiens de la région de Saint-Nazaire, vivent leur amitié, en cette fin des années 1970, préoccupés par les héros et héroïnes de BD, les Verts, l’île d’Hoëdic ou leurs premiers émois sexuels. Lorsque le lycée se rapproche, le petit groupe explose soudain, chacun prenant son chemin, et l’insouciance s’émiette face aux prémisses de l’âge adulte.

Par geoffrey, le 8 juin 2022

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Notre avis sur Hoëdic!

À la récré, Bubu et Teddy se retrouvent dans la cour, le nez dans les BD. Les garçons échangent leurs impressions sur le dernier journal de Spirou, sur les Gil Jourdan, Blueberry, Tintin ou Blake et Mortimer, et surtout sur les héroïnes, la Natacha de Walthery au premier chef. Franck, plus âgé, lit d’autres BD, d’autres magazines de bande dessinée et rêve de s’installer sur l’île d’Hoëdic. Anne, quant à elle, essaie de détourner l’attention de Bubu qui ne voit rien.

Entre cour d’école, chambre d’ado, vie de classe, vacances scolaires, la série d’anecdotes s’enchaînent de manière fluide sur 142 planches du roman graphique pour dépeindre la vie de collégiens de cette époque où les noms de Mike Brant, des Verts de Saint-Étienne, de Dominique Rocheteau, d’Éric Tabarly faisaient l’actualité. La canicule de l’été 1976 revient et avec elle, le naufrage de l’Amoco Cadiz, ou les soubresauts de ce qui allait donner naissance au mouvement écolo avec la candidature de René Dumont à l’élection présidentielle.

Dans Hoëdic! (qui a vu le jour grâce à une campagne de financement participatif), Bazile convoque avec réussite toute l’atmosphère de l’époque et dévoile quelques protagonistes du journal de Spirou, dont un dénommé M’sieur Maurice (Tillieux). Les amateurs de bande dessinée s’y verront.

On pourrait rapprocher cette œuvre de celles du Petit Spirou ou de Les beaux étés auxquelles l’auteur aurait ajouté une patte tout à fait personnelle et une partie autobiographique. On y lit une sincérité empreinte d’un réalisme touchant. La légèreté s’efface finalement pour laisser place à des moments plus compliqués, à des drames ou à des instants oniriques. Emporté par la lecture et le souffle de cette jeunesse, le récit se finit presque trop rapidement. On voudrait déjà lire la suite.

Par Geoffrey, le 8 juin 2022

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