Histoires courtes

Sept récits indépendants les uns des autres.
Les corbeaux, la fille et le Yakuza : Un Yakuza est recueilli par une jeune fille qui vit seule, entourée de corbeau qu’elle a progressivement apprivoisés !
Une jeune fille si mignonne : Une jeune lycéenne qui souffre de solitude a du mal à comprendre les sentiments qui entourent l’amour…
Pour nous, qui ne croyons pas en Dieu : Une troupe d’étudiants monte une pièce de théâtre qui met en scène la confrontation d’un serial killer avec la sœur d’une de ses victimes…
Hang : Ou les errances d’un couple accompagné par un robot, sur un monde en suspension, étrangement soutenu par d’énormes câbles !
Lycéenne de l’an 2000 : Confidences d’Endo sur sa vie, sa carrière, ses amours manqués…
Le quai de la gare (première et deuxième partie) : La rencontre entre Shonohara, le fils cadet d’un yakusa et la jeune Shaki, la fille de sa concubine, destinée à suivre la voie de sa mère… !
Bonus : Boys don’t cry : Petit récit ou un jeune garçon et une jeune fille digressent sur la difficulté à avouer leur amour…

Par fredgri, le 12 décembre 2022

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Notre avis sur Histoires courtes

On connait Hiroki Endo principalement grâce à sa série Eden, passionnante plongée dans un futur d’anticipation, complexe et extrêmement audacieux. Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’en parallèle il a pris l’habitude de faire des pauses pour livrer des récits qui ne s’inscrivaient pas dans la continuité de sa série !

Ce volume rassemble donc à la fois des récits réalisés pendant Eden, ainsi que des projets plus anciens !
On est résolument dans une écriture plus intimiste qui s’attache aux personnages, bien plus qu’au cadre. Ce qui donne des histoires assez touchantes, qui tournent néanmoins la plupart du temps autour des sentiments amoureux, des relations compliquées qui peuvent régir les vies des protagonistes. C’est évidemment très anecdotique et condensé. "Les corbeaux, la fille et le Yakuza" et "Une jeune fille si mignonne" mériteraient d’être plus développés, ou tout du moins d’aller un peu plus loin, par exemple, mais "Le quai de la gare" se tient très bien dans son ensemble, une histoire bien équilibrée, avec un début et une fin assez émouvante…

En contre partie, Endo, dans "Pour nous, qui ne croyons pas en Dieu", construit un récit particulièrement profond, en jouant sur les niveaux de représentation. D’une part, on a la troupe et son quotidien, les petites amourettes, les conflits, les doutes des uns et des autres… Ensuite, il y a la pièce elle même et le jeu des acteurs, ce que racontent les personnages… Puis, enfin, le vécu des personnages représentés, ce qui les a amené à devenir ce qu’ils sont !
On regrette peut-être que, par exemple, dans "Hang" il n’ai pas poussé davantage son idée. Il y a largement matière à construire un récit plus développé, plus riche. Là on effleure à peine ce monde, on n’en comprend pas forcément les tenants et aboutissants, qu’est ce que sont ces câbles, quel est ce monde ? Et pourquoi le frère de Megumi est-il un robot ? Un gout de pas assez des plus frustrants, car pour le coup on a réellement envie d’en savoir plus !
Pour "Lycéenne de l’an 2000" Endo s’essaye au récit intimiste et autobiographique ! C’est intéressant, même si je trouve que le ton digressif peine à installer un fond très cohérent. On se perd vite dans les errements de l’auteur qui s’apitoie sur lui même, qui regrette ça ou ça. Mais ça nous amène aussi à découvrir qu’Endo s’est beaucoup livré au travers d’Eden, au fil des personnages.

Il s’interroge sur la vie, ce qu’elle représente, comment elle est perçue par les uns et les autres. C’est passionnant de se glisser dans ces pages. Le dessin est à nouveau très précis et très juste, d’autant que l’artiste évolue ici dans un registre qu’on ne lui connaissait pas. Superbe !

Un recueil de nouvelles qui permet surtout de mieux connaître Hiroki Endo, même si ça n’a pas la force d’Eden, mais il reste une excellente lecture que je vous conseille vivement !

Par FredGri, le 12 décembre 2022

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