Histoire(s) à dormir debout

Pedro Rodriguez adapte ici sept histoires épouvantables qui explorent les limites de l’âme humaine: "La pension Bucksdale à Camden Hill" de Catherine Crowe, "La Main" de Guy de Maupassant, "Le chat noir" d’ Edgar Allan Poe, "Le pacte de Sir Dominick" de Sheridan Le Fanu, "Le récupérateur de cadavre" de Robert Louis Stevenson, "La maison du cauchemar" de Edward Lucas White et "Le vampire" de John Wiliam Polidori.. Avec comme thème général la terreur, ces récits ou se mêle le surnaturel, nous parlent de vengeance, de pacte avec le diable, d’esprits, de maisons hantées, de vampires ou même d’un chat éborgné.
Bienvenue parmi nous, vous n’êtes pas près de vous endormir…

Par fredgri, le 13 novembre 2019

Notre avis sur Histoire(s) à dormir debout

Nous avons eu le plaisir de découvrir Pedro Rodriguez avec ses deux magnifiques albums: "Omar, le navigateur" et "Les lutins et le cordonnier" et déjà son trait, son art du cadrage et son style nous marquaient. Avec cet album, initialement paru chez Emmanuel Proust, sous le titre "Macabre", en 2010, il nous propose l’adaptation de sept nouvelles écrites par sept maîtres de l’horreur, qui ont balisé le genre, qui nous proposent des récits ou s’immiscent doucement l’inquiétude, la peur et l’interrogation. Car, dans tous les cas, il s’agit de simple citoyens qui se retrouvent confrontés à des évènements surnaturels qu’ils ont du mal à appréhender complètement, sombrant petit à petit dans l’angoisse. Ces textes insistent sur le fait que l’on ne comprennent pas vraiment ce qu’il se passe, ou tout du moins qu’on puisse avoir du mal à accepter cette dose de fantastique qui vient soudain troubler le quotidien de ces hommes et ces femmes.

Toutefois, si vous recherchez de l’originalité autant passer votre chemin, mais ça serait une grossière erreur. Car, bien au delà des récits en eux même, cet album est avant tout, un remarquable hommage à ce genre littéraire qui a trouvé ses bases dans ces textes des anciens. Ces "anciens" qui sont ensuite devenus des références, qui ont préparé le terrain pour que des générations d’auteurs puissent ensuite nourrir leurs propres œuvres.
En adaptant ainsi ces textes, Pedro Rodriguez met en avant l’incroyable force qui pouvait se dégager de ces nouvelles qui posaient les bases, l’essentiel. Alors bien sur, entre temps, tout ça a beaucoup évolué, il y a un côté désuet dans ces atmosphères, de calculé et de redondant, mais c’est à ce moment là que la personnalité de l’auteur prend le dessus, que le graphisme vient amplifier, retranscrire une ambiance, que Rodriguez se réapproprie dans les mots, les scènes et la mise en scène.

Très vite, le principal intérêt de l’album réside justement dans le magnifique graphisme de cet artiste. Un graphisme au limite de l’expressionnisme, jouant à la fois sur les angles de vue, sur les textures, sur la lumière, avec une très habile utilisation de collage pour des décors. C’est vraiment superbe. Peut-être a-t il tendance à trop harmoniser tout les récits, à avoir la même approche pour toutes ces histoires. Néanmoins, on se laisse vite séduire par ces très belles planches qui nous donnent envie de nous replonger dans ces livres inoubliables.

Un très beau cadeau pour les fêtes.

Très recommandé

Par FredGri, le 13 novembre 2019

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