Histoire d'O

Dans les années 50, un homme entraîne sa femme en un lieu secret proche de Roissy afin de lui faire subir un dressage sexuel en règle. Plutôt soumise, elle se transforme à coup de sévices sexuels répétés en esclave consentant jusqu’à en être marquée dans sa chair et dans son esprit. O est une femme obéissante et le restera pour le plaisir de son propriétaire quelque soient ses exigences.

 

Par phibes, le 4 novembre 2010

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Notre avis sur Histoire d’O

En ce mois d’octobre 2010, les éditions Delcourt ont pris pour parti de remettre sur le devant de la scène éditoriale, l’adaptation en bandes dessinées de Guido Crépax du célèbre roman érotique portant le même nom, écrit par Pauline Réage en 1954. Parue initialement chez Livre Essor (1975) et puis chez Dargaud, cette histoire troublante se voit aujourd’hui publiée en intégralité dans un volume imposant.

Bien que popularisée à sa sortie, l’Histoire d’O n’est certainement pas banale par le fait qu’elle nous entraîne dans l’initiation torride d’une femme au jeu extrême du plaisir (surtout du plaisir d’autrui). Même aujourd’hui, les séances de sévices à laquelle la jeune femme, dotée d’une passivité surprenante, est assujettie, restent, à prime abord, dégradantes pour la gente féminine, transformée en pur objet sexuel.

Malgré quelques transitions difficiles entre certaines planches et une narration assez hachée, l’ouvrage conserve un attrait avéré de par la volonté inextinguible d’O à vouloir satisfaire son amant par amour susurré d’une part et par le biais de la générosité physique extrême dont elle fait preuve de l’autre. Si le sexe dans sa forme la plus crue est présent, l’abnégation semble être le sentiment récurrent de cette histoire.

L’Histoire d’O par Guido Crépax est assurément sensuelle. Son trait stylisé que l’on a pu apprécier dans Emmanuelle, recèle une certaine délicatesse dès qu’il aborde les formes féminines et parvient par ce biais à susciter un magnétisme indéniable. Les ambiances érotico-pornographiques qu’il distille en surabondance via des séances sadomasochistes explicites, font fi de tout interdit, et dévoilent de fait sans retenue un libertinage plutôt bestial sublimé par une recherche subtile de beauté et d’amour.

Une histoire érotique qui vaut par son pesant de sensualité et d’esclavage sexuel à lire par ceux qui aiment les récits intenses où la notion d’appartenir à quelqu’un peut prendre une connotation brutale et avilissante. A réserver à un public averti.

 

Par Phibes, le 4 novembre 2010

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