HISTOIRE COULEUR TERRE
Tome 1

Ihwa est une petite fille qui grandit sous les yeux attendris de sa mère devenue veuve trop tôt. Cette dernière tient une petite taverne dans une localité rurale de la Corée. Leur quotidien est rythmé par les conversations des hommes clients de la taverne, par les conversations complices qu’elles ont entre elles et par l’espoir que l’amour vienne faire chavirer leurs cœurs…

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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3 avis sur HISTOIRE COULEUR TERRE #1 – Tome 1

Extrait du 4ème de couv : « Jeunes ou vieilles, les femmes sont des créatures bien étranges (…) »
L’histoire que raconte Kim Dong-Hwa est aussi étrange que son titre. L’évocation de la terre, de sa culture, de ses couleur et odeur pour parler des femmes est un angle assez original qui aurait pu être assez lourd. Au contraire de ce à quoi on s’attendait, sachant que l’auteur est un homme, le résultat est plutôt léger, poétique, presque lyrique sans pour autant tomber dans l’alambiqué maniéré. Si le discours est féministe il n’en reste pas moins respectueux d’un certain équilibre homme/femme, équilibre qu’il tente de mettre en avant mais avec discrétion car il n’est pas son principal propos.

Cet album raconte la maturité grandissante des êtres humains de la puberté à la vieillesse autour de la relation amoureuse, sexuelle et amicale.
L’intérêt de ce récit réside autant dans l’extravagante façon que les coréens ont d’exprimer leurs émotions et leurs désirs que dans l’apparente découverte du corps des femmes et de leur fonctionnement. Quelques traits esquissés stylisent le sexe, insistant ainsi sur la fragilité non dite de l’anatomie et sur le respect (il ne s’agit pas de pudeur ici mais bien de respect d’une intimité trop souvent mise à mal – un jeune garçon l’évalue d’ailleurs à quelques scarabées à peine qu’il offre (paie) en échange pour la voir).

Pour aider à la compréhension, l’auteur introduit son roman par une préface rendant hommage avec beaucoup d’émotion aux vieilles femmes en général et à sa mère en particulier. Le propos est très émouvant, rare, demandant forcément un effort de lecture car nous entrons dans une lecture parfois contemplative et très métaphorique mais ceux qui se laisseront envahir par l’ambiance seront comblés.

A découvrir pour tout savoir des piments et des graines de kaki, des hommes, des femmes et de leur comportement les uns vis à vis des autres.

Par MARIE, le 14 février 2007

C’est un grand bonheur que de lire ce tome 1 d’Histoire couleur terre dans lequel le dessin en noir et blanc tranche énormément avec les couleurs surprenantes que nous propose Kim Dong-Hwa dans sa série La bicyclette rouge (aux éditions Paquet). Le trait n’en apparaît que plus fin et le fait que de nombreux enfants soient mis en scène, avec leurs bouilles plus rondes que celles de leurs aînés aux traits plus burinés, donne un résultat peut-être plus conventionnel, mais en tout cas plus agréable à lire.

Le format de la collection Ecritures à laquelle s’ajoute Histoire couleur terre joue aussi pour beaucoup dans le plaisir de la lecture : le livre est généreux en pages et les planches y sont plus grandes que dans la plupart des autres manhwas…

Cette surface des planches est bienvenue et restitue dès lors d’autant mieux les nombreux visuels à bords perdus dessinés sur des double-pages. On remarque d’ailleurs que dans ces cas-là, l’auteur change de style pour adopter un trait beaucoup plus réaliste. Il nous régale alors de superbes paysages, de zooms sur des fleurs ou de dessins dignes des estampes les plus finement travaillées. Quelques fois, il intègre à ces paysages réalistes ses personnages : la superposition des genres saute aux yeux ! Les planches courantes ont des dessins très aérés, de grandes cases, aussi. C’est bien beau.

Tout cela colle parfaitement à l’histoire toute "nature" que nous raconte ce poète qu’est l’auteur. Le suivi de la petite Ihwa dans les différentes étapes de son enfance et de la découverte de son corps est fait avec beaucoup de tendresse. La relation qui naît entre la mère d’Ihwa et l’écrivain public est aussi observée avec délicatesse. Kim Dong-Hwa a en outre donné aux fleurs une importance primordiale; grâce à leurs formes, à leurs couleurs, à leurs odeurs et aux symboles qu’elles représentent. Autant de choses qu’on comparera à l’humanité que respirent des personnages comme Ihwa et sa mère, comme l’écrivain ou comme le petit moine amoureux…

Histoire couleur terre est un shunjun (l’équivalent coréen du shojo) très touchant. C’est un hymne à la beauté. A découvrir.

Par Sylvestre, le 22 septembre 2006

EXTRAORDINAIRE. Cet album est simplement extraordianire. Je doit l’avouer je suis en général assez réfractaire à la bande dessinée asiatique qui à mon sens délaisse trop souvent le dessin. Cela s’explique par le fait que ces albums équivalent la plupart du temps à nos romans de gare et ne sont pas destinés à être conservés.

Je profite de cette chronique pour tirer un coup de chapeau à la collection "écritures" des éditions Casterman qui met en lumière des oeuvres écléctiques, d’horizons très différents (Asie, Europe, Amérique) et permet au lecteur moyen que je suis de lire des albums très variés.

Revenons à Histoire couleur terre. Cette bande dessinée est celle qui m’a le plus touché en 2006 avec Un homme est mort de Davodeau et Kris.
Cette bande dessinée respire la poésie, la joie de vivre et l’amour. Ca fait du bien. Rien que pour cela, son auteur devrait être canonisé à sa mort ! Chapeau l’artiste

Par Julien Derouet, le 14 février 2007

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