Highland games

Alors qu’elle les transporte vers les Highland écossais, la vieille estafette Renault transportant les bretons Glenn, Corentin, Azénor, Yaëlle, Alex et Nico est tombée en rade à 23 miles de Glasgow. Dépités par leur mésaventure et par le retard que ça leur occasionne, ils sont toutefois secourus par un châtelain local qui les entraîne chez lui pour qu’ils se restaurent et passent la nuit en attendant d’être dépannés. Nico profite de la fin de soirée pour raconter leur histoire qui commence un an auparavant, au moment où lors d’un entrainement au lancer du marteau, celui-ci prend la foudre. En effet, inconsciemment, il se retrouve face à l’esprit sacré de l’Ecosse qui le pousse, lui fils de Bretagne, à venir défier sur leur territoire les champions des Highland Games. Obnubilé par cette vision, Nico incite ses jeunes équipiers à constituer l’équipe nationale de Bretagne et à faire le voyage pour participer à ces fameux jeux traditionnels. Auraient-ils quelque chance de faire bonne figure ?

Par phibes, le 11 novembre 2021

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Notre avis sur Highland games

Après avoir construit en commun leur critique sociale dans Mémoires de quartiers, Fabien Grolleau et Nicolas Cado se retrouvent à nouveau pour cette fois-ci nous lancer dans une aventure beaucoup plus légère qui met à l’honneur les fameux jeux traditionnels écossais vécus par une équipe de bretons bien de chez nous.

Si celle-ci n’est pas de nature à soulever des montagnes à la faveur d’une intrigue puissante, elle a tout de même l’avantage de reposer sur un fonds de vérité puisqu’inspiré de personnages réels (à commencer par le dessinateur himself). Par ce biais, elle engage le lecteur dans une sorte de pari fou dans lequel se sont lancés des sportifs amateurs français afin de se mesurer à des champions écossais. Sous le couvert d’une tonalité sympathique et à la suite d’un retour en arrière explicatif, on suit tel un road-movie, le parcours atypique des six personnages.

Tout en donnant une certaine profondeur à ces derniers mais en les écartant de l’image excessive du sportif de très haut niveau, Fabien Grolleau parvient à les rendre caractériellement attachants. Les péripéties qui rappelons-le se nourrissent d’une certaine véracité, demeurent plaisantes à suivre grâce à ce brin de naturalité et à ce zeste de jovialité qui les enrobent gentiment, et évitent intelligemment de tomber dans le piège trop puissant d’un final ubuesque.

Nico Cado signe ici une sympathique prestation graphique. A la faveur d’un trait libéré, l’artiste donne facétieusement vie à cette équipée et nous entraine assez facilement dans cet univers contemporain à la sauce écossaise. La bonhomie de ces personnages colle agréablement à l’histoire et rend cette dernière malgré tout amusante à parcourir.

Une gentillette équipée humaine en terre écossaise sur fonds de découverte de soi, d’amitié et de remise en question. Boumayé !

Par Phibes, le 11 novembre 2021

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