Luisa

En l’an 2015, l’inspecteur James Harbor, fin limier de Scotland Yard, est missionné par son supérieur hiérarchique pour enquêter sur la défénestration d’un joueur de football renommé. Mais arrivé sur le lieu des faits, ce n’est pas un mort mais cinq qui sont dénombrés. Totalement vidées de leurs substances vitales, les victimes ont été l’objet d’agissements macabres et sanglants perpétrés par, semble-t-il, une femme dont l’identité reste à découvrir. Voilà une affaire que le policier mandaté aurait bien évité, lui qui n’apprécie pas la vue du sang. Harbor va donc devoir affronter ses démons qui, imparablement, vont l’amener à arpenter les sinistres allées du cimetière de Highgate, réputé pour ses ambiances vampiriques.

Par phibes, le 25 novembre 2009

Publicité

Notre avis sur Luisa

Au regard du premier de couverture, l’on peut considérer que l’aventure qui couve en ces quarante huit pages, va prendre une orientation hémoglobineuse qui devrait ravir les chasseurs de vampires. En effet, l’ambiance ténébreuse affichée est vite confirmée dès les premières planches au regard des péripéties macabres qui y fleurissent et qui ne manquent pas de titiller notre envie de sensations fortes. Car l’épouvante est bien au rendez-vous. Et c’est par l’intermédiaire de la belle Luisa et de son ami David Ferguson que l’intrigue va se déroulée sous le couvert de l’enquêteur de service, James Harbor.

Afin de construire son histoire, Stéphane Betbeder, fidèle de Christophe Bec, à qui on doit entre autres "Deus", "Hunter", "Anna" et plus récemment "Sanctuaire redux", s’est inspiré de la notoriété lugubre du cimetière de Highgate à Londres portée par Bram Stocker. Plus particulièrement, il s’est imprégné des faits qui s’y sont déroulés en 1970 et qui sont à l’origine de la légende du vampire d’Highgate. Aussi, il n’hésite pas à faire intervenir des personnages dont le nom évoquera pour ceux qui connaissent l’affaire en question une consonance familière (David Ferguson pour David Farrant, le spécialiste en exorcisme Sean Lancester pour le prêtre Manchester). De même, il y intègre les péripéties réelles des deux jeunes filles qui ont eu le malheur de traverser le cimetière en question, relatées au travers des explications du prêtre démonologiste.

Cette équipée surnaturelle possède un réel intérêt qui permet de passer un agréable moment agrémenté de bonnes séquences frissons. On se plait à se faire surprendre par la personnalité atypique du policier qui se débat avec sa tare mais qui n’en demeure pas moins efficace. L’occultisme prend une place prépondérante dans le récit qui verse abondamment dans un fantastique qui fait mouche.

Riccardo Crosa est un intime au scénariste. Après avoir travaillé avec ce dernier sur "Sanctuaire Reminded" et "Sanctuaire Redux", il remet le couvert en signant au niveau graphique le présent ouvrage. Son style, d’un réalisme convaincant, est très agréable et convient parfaitement aux ambiances sinistres qu’éveillent les péripéties. Appuyé par un jeu des couleurs adroit qui permet de faire la distinction entre passé et présent, son dessin démontre une rigueur artistique imparable, de grande qualité.

"Highgate" est un ouvrage complet qui, de par son immersion dans le monde des buveurs de sang, devrait faire frissonner plus d’un lecteur.

Par Phibes, le 25 novembre 2009

Publicité