HÉROS (LE)
Livre 2

L’histoire commence avec la rencontre entre Héraclès et la belle Mégara. Le héros est adulé de tous et entre les bras de la jeune princesse il trouve l’amour, ils ont deux enfants et semblent couler des jours heureux. Mais voilà, Héra veut définitivement détruire ce fils de Zeus qui lui renvoie perpétuellement l’image des infidélités de son mari. Une nuit, elle sème la folie dans le cœur d’Héraclès qui croyant avoir à faire à des démons massacre son épouse et ses enfants. Rongé par les remorts il abandonne son rôle de héros et part s’exiler. Les années passent… Le jeune Iolas réussit néanmoins à le ramener le héros sur les champs de bataille afin de se mettre au service du roi Eurysthée. Ce dernier organise donc, sous les "conseils" de Héra, les fameux douze travaux qui consistent en une succession d’exploits réputés impossibles, afin tout d’abord d’éprouver Héraclès, mais surtout de le voir progressivement flancher pour ensuite, espèrent-ils, mourir… Mais l’Alcide est plein de puissance, une à une les épreuves sont passées haut la main…

Par fredgri, le 8 novembre 2013

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Notre avis sur HÉROS (LE) #2 – Livre 2

L’ultime volet de ce fabuleux diptyque qui propose une vision moderniste du mythe d’Héraclès arrive enfin en librairie, chez Rackham !
Pour l’occasion, David Rubìn prend le précédent volume légèrement à rebrousse poil dès le premier chapitre ou il oppose une première vision idéalisée et glorieuse du héros à un ton plus sombre et désespéré.
L’auteur se mélange toutefois quelque peu les pinceaux dans la chronologie du mythe en lui même, faisant intervenir le massacre de Mégara et de ses enfants en plein milieu des douze travaux, du coup on a un peu de mal à comprendre comment s’organise tout ça. Mais qu’importe, car Rubìn monte encore le niveau général d’un cran, avec un graphisme encore plus fin, plus précis et une mise en couleur tout simplement sublime. La lecture de ce deuxième volet est à la fois très enlevée, les pages se suivent rapidement tout en amenant une lecture qui prend pas mal de temps, mine de rien !

Après avoir axé son scénario autour de la relation entre Héraclès et Eurysthée, Rubìn se concentre cette fois sur le parcours intérieur du héros, sur ses cauchemars qui le hantent et sur ce sentiment de culpabilité qui le pousse à résister à toutes ces épreuves, pour commencer, puis à progressivement se lancer dans une sorte de quête salvatrice, ce qui l’amène à aider Prométhée, Méléagre, Thésée et ainsi contrecarrer les plans de Héra qui voyait dans ce calvaire imposé une chute plutôt qu’une rédemption !
Toutefois, Rubìn continue d’occulter tout un pan du mythe, ne se concentrant que sur l’éternel conflit qui va l’opposer à Héra. Il fait ainsi l’impasse sur de multiples autres exploits, ce qui a aussi comme résultat de lisser le personnage qui devient ainsi le symbole du héros indestructible qui réussit à survivre à toutes les épreuves qu’il traverse, devenant chaque fois meilleur, lui permettant de s’amender par la même occasion. C’est un personnage parfait, sans presque aucune réelle aspérité (le massacre de Mégara et de ses enfants est du à un accès de folie provoqué par Héra, il n’en est pas réellement responsable). Malgré tout, justement, le gros intérêt de cet album réside dans cet effet "plan plus resserré", les exploits restent de l’ordre de l’anecdotique, ils ne servent qu’à exprimer la toute puissance d’Héraclès, et même son parcours intime s’efface devant la matière dramatique de l’ensemble.
On peut peut-être avoir le sentiment qu’à la finale l’univers dans lequel évolue Héraclès manque d’attention tant il s’en dégage un énorme potentiel, très riche en idées et en designs audacieux, on aurait envie d’en savoir davantage, que Rubìn y revienne un peu plus, mais il créé ainsi une atmosphère fascinante, bourrée de mille et un détails qui interpèlent, surprennent, qui nous donnent envie de nous immerger davantage !

Le premier volume était passionnant et ce second opus l’est davantage encore. Non seulement par la profondeur qui se dégage de la narration, ce subtil dosage entre les cases, les ellipses, les scènes muettes, les flash backs, les séquences oniriques, les interventions des journalistes etc. C’est très habilement amené, avec une construction de page d’une grande virtuosité ! Mais c’est aussi passionnant parce que le rythme du récit est très soutenu, nous projetant dans un univers hors norme, digne des plus grands combats de super-héros, l’éternel opposition entre le héros et les démons, épique et spectaculaire…

David Rubìn avait annoncé qu’il s’agissait à priori d’un triptyque et pourtant il semble conclure son histoire avec ce deuxième livre… Est-ce que le fait de se retrouver aux commandedu prochain spin-off de Battle Boy aux côtés de Paul Pope l’a obligé à revoir sa copie ?

Il n’en demeure pas moins que ces deux albums sont indispensables, pour peu que vous aimiez la bonne BD indépendante à très forte personnalité !
Un vrai régal !

Par FredGri, le 8 novembre 2013

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