HERITAGE DU DIABLE (L')
Le secret du Mont-Saint-Michel

Sur le territoire de Rennes le Château, à la recherche du tombeau peint par le peintre Poussin qui pourrait le rapprocher de Juliette, son égérie d’un jour, Constant a pu échapper in extremis à ses adversaires, Calvé et ses sbires nazis, grâce à l’intervention de Diane la voleuse. En possession du message laissé par l’Abbé Saunière avant d’être abattu, les deux jeunes gens poursuivent leurs investigations pour le moins mouvementées qui les rapprochent de Teniers, un autre peintre, dont une des toiles serait susceptible de porter des indices en faveur de leur quête. Egalement, ils trouvent la trace d’un certain Dr Bieil, spécialiste en cryptologie médiévale, dont la visite de la maison, mise à sac par des émissaires de la société secrète des Roses-Croix, les pousse à visiter les archives monacales du Mont-Saint-Michel. Il va de soi que c’est sans compter sur les recherches souterraines baignées d’ésotérisme menées en parallèle par la ténébreuse Calvé qui est en passe de faire une avancée terrifiante sur le fameux héritage diabolique.

Par phibes, le 1 juin 2011

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Notre avis sur HERITAGE DU DIABLE (L’) #2 – Le secret du Mont-Saint-Michel

La quête aux accents prononcés d’occultisme dans laquelle Jérôme Félix et Paul Gastine nous ont introduit, se poursuit enfin après un premier épisode de mise en bouche publié en mars 2009. Sous l’aura bienfaisante de leur éditeur Bamboo et sa collection Grand Angle, l’obnubilé Constant et sa charmante complice Diane reviennent dans leurs périples pour le moins tourmentés à la recherche d’une dulcinée mystérieuse.

Arborant un premier de couverture somptueux représentant l’obscure Calvé (véritable sosie de Dame Cruella) dans toute sa beauté malfaisante, cet opus, « endiablé » une fois encore, prend une double orientation grâce au message décrypté du Dr Bieil. En effet, d’une part, on suit les pérégrinations multi-sites du couple atypique formé par le doux rêveur Constant et la physique Diane qui nous fait faire une tournée d’endroits bercés par l’Histoire (Rennes-Le-Château, Le Louvre et le Mont-Saint-Michel). D’autre part, on assiste à l’introspection statique de Calvé et ses commanditaires nazis plongés dans des profondeurs pleines de mystères ancestraux et infernaux qui ne demandent qu’à être découverts.

L’intrigue avance donc, à petit pas, mais sans révélation vraiment tonitruante qui pourrait d’un coup rasséréner la curiosité du lecteur. Jérôme Félix maîtrise allégrement les orientations de son récit en tirant ça et là les quelques ficelles suffisantes à l’entretien d’une tension constante et en marquant parcimonieusement les étapes des deux quêtes (celles de Constant et de Calvé). Même, on a l’impression ici qu’il en rajoute (les rose-croix) pour donner une étoffe scénaristique encore plus consistante, dans un mélange d’ambiances sulfureuses où le malin a sa place, d’actions détonantes, de manipulations non avouées et de suspicion d’amourette.

De son côté, Paul Gastine voit son trait plus assuré, preuve que ce dernier gagne en confiance et en talent. De fait, il nous gratifie d’un travail savoureux, audacieux, découpé certes classiquement mais efficacement. La recherche dans le détail semble plus osée, ses personnages plus aboutis, plus charismatiques, plus beaux. De même, l’authenticité des décors en préambule de la deuxième guerre est enivrante, habilement représentée dans des plans lumineux, superbement colorisés qu’on se plait à parcourir.

Un résultat qui garde toute sa force mystérieuse et qui a pour avantage de mettre le lecteur impatient dans un état d’ébullition infernale.

Par Phibes, le 20 juin 2011

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