Henri Désiré Landru

Henri Désiré Landru comparait au tribunal. Les derniers mots publics qu’il aura seront pour clamer une dernière fois son innocence. Pourtant, tout l’accable. De nombreux indices ayant appartenu à ses victimes ont été retrouvés chez lui, sa comptabilité ultra-précise confirme bien l’achat, entre autres, de scies ayant servi à les découper… Bref, tout indique aux jurés que la peine de mort est ce qu’il mérite.

Mais… Et si Landru n’avait pas menti ? Et s’il n’était pas celui que l’on croit ?

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Henri Désiré Landru

Condamné à mort le 1er décembre 1921, Henri Désiré Landru est guillotiné à la prison Saint-Pierre, à Versailles. Il est reconnu coupable d’avoir assassiné plusieurs femmes et d’avoir fait disparaître leurs cadavres. Landru avait pour habitude de rencontrer ses victimes par petites annonces sous couvert d’un faux nom.

Comme un prélude au flashback qui suivra, les premières planches de cette bande dessinée mettent en scène le procès de ce Landru. Puis Chabouté, l’auteur, armé de son dessin si particulier en noir et blanc échafaude une hypothèse qui met à mal la version officielle et innocente celui qui, aux yeux de tout le monde, est un monstre.

Sur près de 140 pages et dans un grand format souple, on découvre ce chantage dont Landru aurait pu être victime. On est mis mal à l’aise dans l’ambiance qui se crée à Gambais autour de Paul et Hélène. On comprend aussi peu à peu les mobiles de ces derniers, véritables marionnettistes… Landru, le petit escroc sans envergure, voit sa renommée exacerbée jusqu’à la mort pour servir les intérêts des uns et des autres…

Henri Désiré Landru est une BD très forte, rythmée par des pages se ressemblant étrangement revenant à nous telles le refrain d’une chanson macabre. Servie par un dessin d’un style naviguant entre ceux de Comès, de Pratt, de Tardi ou de Bezian, elle ne manquera pas de vous intéresser en vous ouvrant les yeux sur le fait que quoi qu’on puisse entendre ça et là, même par la voix des media les plus sérieux, la vérité ne peut finalement être établie que lorsqu’on est un témoin direct…

Par Sylvestre, le 12 septembre 2006

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