HÉLÉNA
Tome 1

Le grand jour est arrivé ! Simon va s’unir à Estelle. Alors que le futur marié s’apprête à franchir en dernier les portes de la Mairie de Nice, il croise le regard de la belle Héléna, une ancienne égérie qu’il connaît depuis l’école. Cette rencontre impromptue ne manque pas d’éveiller des sentiments enfouis et le pousse, au grand dam de tout le monde, à renoncer à son mariage. Totalement éperdu et rejeté par Estelle, Simon finit par emménager dans l’appartement que son père, décédé récemment, lui a légué avec une somme d’argent bien rondelette. Toujours sous l’emprise de sa dernière rencontre, le jeune homme ne peut s’empêcher de ruminer sur ses agissements passés et sur l’improbabilité d’une relation avec une fille comme Héléna. Alors qu’il descend à la supérette du coin pour récupérer quelques bouteilles pour fêter avec son ami José son emménagement, il tombe à nouveau sur Héléna à laquelle il prouve instantanément son désir. Mal lui en prend car il se voit éconduit par la belle. Dépité par sa balourdise, il essaye de l’oublier dans les bras de prostituées. Mais rien n’y fait. Il court retrouver la belle blonde pour lui faire une proposition très particulière. En échange de 1000€ par mois, la jeune femme devra réserver, chaque jeudi après-midi, 3 heures de son temps pour les consacrer à Simon et ce, sans sexe. Héléna accepte le deal. Mais comment va-t-il se dérouler !

Par phibes, le 16 octobre 2014

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Notre avis sur HÉLÉNA #1 – Tome 1

Jim aime tout particulièrement les histoires sentimentales qui mettent en évidence des relationnels entre individus qui sortent des sentiers battus. Après le superbe diptyque Une nuit à Rome, l’artiste revient dans un nouveau roman graphique de même acabit qui nous permet de renouer avec des ambiances d’amour impossible.

On peut concéder que ce premier volet qui plonge le lecteur dans un marché entre deux individus particulièrement surprenant possède tout ce qu’il faut pour accrocher. En effet, sous le couvert d’une entrée en matière un peu moins intrigante que dans Une nuit à Rome, on aborde les premières planches surtout par curiosité et on finit par se prendre au jeu et avaler tout ce qui suit. Car, sans entrer dans une niaiserie préjudiciable, le récit a le don de découvrir l’obsession d’un personnage introverti dont la maladresse le pousse à agir d’une manière peu commune au regard d’une femme qu’il aime depuis très longtemps.

Il ne fait aucun doute que Jim distribue les rôles remarquablement, permettant de dévoiler, d’une part, la personnalité triturée de Simon au travers d’une narration intimiste très nature et, d’autre part, celle de la belle Héléna, loin d’être lisse, via ses apparitions hebdomadaires. De fait, si, au départ, l’on perçoit le jeu caractériel des deux protagonistes avec une certaine critique, leur relation spécifique ne manque de piquants et tend à les rendre progressivement attachants, au point d’espérer le meilleur pour eux. Mais rien ne semble évident car Jim, en scénariste averti, a décidé d’éluder la facilité et de donner à son histoire quelques impulsions qui complexifient en quelques sortes la finalité que l’on souhaiterait.

Lounis Chabane livre ici un graphisme tout en douceur, d’une finesse exemplaire qui sied tout particulièrement à l’équipée sentimentale. Sans utiliser une débauche d’effets étouffants, l’artiste trouve la juste évocation pour rendre la relation entre Simon et Héléna picturalement attirante, subtilement sensible. Les décors niçois reflètent une certaine quête d’authenticité tout comme les personnages qui cultivent une apparence simple, généreuse, bien captivante.

Un premier volume remarquablement accrocheur sur un relationnel parfaitement orchestré qui n’a pas tout dévoilé et qui est à mettre au crédit de deux auteurs qui se complètent bien.

Par Phibes, le 16 octobre 2014

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