Hélas

Les catastrophes naturelles n’ont jamais empêché les plus dégourdis de faire des affaires. Ce n’est donc pas les inondations qu’a connues Paris cette année-là, en 1910, qui allaient décourager les trafiquants d’humains de braconner pour proposer à leurs clients fortunés ces êtres de compagnie bipèdes de plus en plus rares.

Feuille et Source, deux petits spécimens de cette espèce humaine devenue rare, ont été achetés par un tigre indien qui va les confier à la truie Léopoldine, une étudiante en sciences qui allait en voir vivants pour la première fois et qui allait aussi leur découvrir des capacités qu’elle ne leur connaissait pas et qu’il lui sera intimé de garder secrètes afin que la société animale et sa suprématie sur l’humain ne soit pas mises en péril…
 

Par sylvestre, le 9 février 2010

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Notre avis sur Hélas

En son genre, cette bande dessinée est un véritable scandale ! Et les auteurs, deux humains nommés Bourhis et Spiessert, ainsi que tout complice qui aurait permis ou aidé leur travail de propagande pro-humaine sont activement recherchés pour avoir rendu possible la parution de cet album.

Hélas diffuse en effet cette information que le Comité de vigilance sur la question humaine s’échine depuis taaaaant d’années à garder secrète : le fait que les humains sont dotés de parole et d’intelligence. A quoi donc a servi le combat de nos ancêtres contre les humains (dont les derniers représentants n’attendent qu’une faille dans notre politique de déshommisation) si c’est pour rendre publique cette vérité qu’on s’était appliqué à étouffer et si c’est ainsi pour ouvrir la porte à tous nos concitoyens qui se laisseraient attendrir par ces bipèdes avant de se voir immanquablement asservir par eux !? Quelle catastrophe ! Voilà qui sonne le début de la fin du règne animal, croyez-moi…

Bon, mais… de vous à moi, Bourhis et Spiessert ont eu une bonne idée, pour des humains. Et à considérer que nous en fussions nous aussi, nous serions nous aussi comblés par ce message d’espoir reconnaissant enfin ces capacités qu’on nous avaient volées, n’est-ce pas ? Et amusés autant que séduits par cette vision du monde "côté animaux" !

Ils ont réussi à donner vie à notre univers, notre hiérarchie, notre société, notre système animaliers qu’ils n’oublieront pas de faire disparaître de leurs livres d’Histoire, et avec un style graphique simple et efficace (dont certains aspects font ressembler des animaux à des personnages que Benjamin Rabier n’aurait pas reniés), ils mettent leur histoire et leur message à la portée même des nôtres les moins enclins à la lecture et donc les plus perméables aux "chants des sirènes" humains ! Rhââ, ils ont pensé à tout…

Mes chers concitoyens, carnivores, herbivores ou autres, l’heure est grave… Cette bonne et originale BD désormais facilement entre les mains de humains (dans la collection Aire Libre des éditions Dupuis), c’est un dernier hommage à notre univers animalier voué à l’oubli et le premier pas vers le retour de l’humain aux commandes. Quand on vous disait qu’il ne fallait pas badiner avec ces choses-là…

Signé : le secrétaire général du Comité de vigilance sur la question humaine,
 

Par Sylvestre, le 9 février 2010

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