Heidi au printemps

Heidi vit chez son grand-père depuis qu’elle est toute petite. Maintenant c’est une belle jeune fille qui s’interroge sur son corps qui change, sur son physique et elle se rend compte que son ami Peter, le chevrier a bien changé lui aussi et quand elle le regarde torse nu elle devine en elle des sensations qu’il n’y avait pas avant…

Par fredgri, le 1 juin 2017

Notre avis sur Heidi au printemps

Reprenant les personnages créés par Johanna Spyri et maintes fois adaptés à la télévision, Marie Spénale aborde, avec ce très subtile album, la délicate question du passage à l’âge adulte, la découverte du corps, de la sexualité, des sentiments, du besoin de s’émanciper, tout simplement.

Et même si certaines scènes peuvent paraître démonstratives, elle ne le sont jamais vulgaires, ni voyeuristes, car il s’agit bel et bien ici d’une jeune fille qui se découvre, qui ne sait pas trop comment appréhender tout ça. Parfois elle est maladroite, gauche, parfois elle doit faire le premier pas, surtout si sa "première fois" lui semble si banale, si fade.
Toutefois, le rapport au corps n’est qu’un aspect de l’album. Après tout, la jeune Heidi veut aussi rompre avec cette figure protectrice du grand père qui prend de l’ampleur, qui l’oppresse. Elle n’est plus cette petite fille innocente qui venait s’asseoir sur les genoux du vieil homme, qui se contentait de passer ses journées à faire de la broderie sans voir qui que ce soit d’autre. Maintenant, elle veut s’affranchir, s’émanciper et découvrir la vie en dehors de ce cadre restreint !

Le scénario est particulièrement fin et touchant. Il n’est ici nullement question de brosser le portrait lisse d’une jeune femme en rupture avec ce qui l’entoure, non, loin de là, Heidi fait des erreurs, observe avec ses propres yeux, parfois naïvement, l’émergence d’une sensation (qu’elle peut croire être un sentiment), s’interroge sur sa propre capacité à séduire, sur son rapport affectif qu’elle a avec son grand-père, avec cette figure monolithique extrêmement importante et présente dans sa vie depuis son plus jeune âge.
On se laisse ainsi emporter dans ce très bel album, nourrit d’un graphisme épuré, délicieusement décoratif (il suffit d’admirer l’emballage de l’album, ces petites frises, le soin porté au dos de couv etc. C’est magnifique !) qui reste juste et sincère jusqu’au bout, sans jamais tomber dans le déballage racoleur !

Une vraie perle, qui ne s’adresse néanmoins, par le biais de quelques scènes notamment, à un public averti. Toutefois, c’est aussi un album qu’il pourrait être intéressant de laisser traîner un moment donné sur le coin d’une table…

Très vivement conseillé !

Par FredGri, le 1 juin 2017

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