Haytham, une jeunesse syrienne

 
Haytham est un jeune Syrien né à Deraa. Enfant, il n’était touché qu’indirectement par la menace que représentaient dans son pays les "Moukhabarat", ces agents zèlés des services de renseignements n’hésitant pas à terroriser les "mauvais citoyens". Il n’était touché qu’indirectement aussi par la politique répressive de Hafez el-Assad… Mais quand ce dernier est mort et que son fils l’a remplacé à la tête du pays, une partie de la population, qui a compris que la liberté était une fois de plus "partie remise", a commencé à gronder…

Haytham avait grandi et il a participé aux manifestations anti-gouvernementales, honorant son père qui, lui, était devenu un leader du "printemps syrien" et une source d’information pour les media étrangers. Mais la situation n’a cessé de se dégrader et aux difficultés d’une dangereuse vie clandestine, Haytham et sa famille ont préféré l’exil vers l’Europe. Vers la France, où Haytham a pu retrouver un environnement propice à l’épanouissement de l’enfant qu’il était encore.
 

Par sylvestre, le 9 novembre 2016

Notre avis sur Haytham, une jeunesse syrienne

 
L’histoire que nous raconte cette bande dessinée est une histoire vraie. Une histoire dramatique mais (et tant mieux pour son jeune héros Haytham !) une histoire beaucoup plus heureuse que celle de milliers d’autres petits Syriens et de leurs familles qui ont dû rester au pays, qui y sont morts ou qui ont réussi à partir mais qui n’ont pas trouvé la sérénité au bout du chemin.

Nicolas Hénin, le scénariste de cette BD, est grand reporter. Habitué des zones de conflits, il a couvert les événements en Syrie et, sensible à la question des Droits de l’Homme, a pu s’intéresser au destin de la famille de Haytham. Une famille pas forcément représentative puisque le père de Haytham a joué un rôle où il était en vue et se mettait en danger, mais une famille tout de même grâce à l’histoire de laquelle on peut toucher du doigt le malheur et les craintes de toute une population…

Le Coréen Kyungeun Park, dont on avait salué la bande dessinée Yallah Bye !, est le dessinateur de cette nouvelle oeuvre "moyen-orientale". Cette fois, et à part pour sa couverture dont on applaudira la composition, il a choisi le noir et blanc. Son trait est toujours aussi agréable et ses vignettes toujours aussi bien fournies.

Deux tiers du récit se déroulent en Syrie, le troisième en France. Au fil des pages, on suit Haytham et sa famille à travers les épreuves. Enfin, on met un nom et un visage sur l’un des trop nombreux migrants qui ont demandé secours à un pays en paix. Dans ces cas-là, le héros nous est sympathique car le livre qu’on a choisi de lire et qui nous parle de lui nous le présente et nous en rapproche. A plus forte raison lorsqu’il se révèle être quelqu’un qui fournit tous les efforts pour s’intégrer. N’oublions pas qu’il existe des milliers d’autres Haytham qui ont fui un pays où il était dangereux de vivre et qui ont cheminé vers des pays comme le nôtre. Autant d’histoires qui mériteraient une bande dessinée, un livre ou un film ! Ils ne l’ont pas fait pour venir nous emmerder : ils l’ont fait pour ne pas mourir. Simplement…
 
 

Par Sylvestre, le 9 novembre 2016

Publicité