HAVRE (LE)
Au buveur d'étoiles

Jacques est un mec sans histoires, calme et discret. Certainement des qualités que sa patronne, propriétaire d’Au buveur d’étoiles, apprécie tout particulièrement. Depuis cinq ans Jacques est barman dans ce bar de nuit sur le port du Havre, servant la faune nocturne qui échoue à son comptoir. Tout va basculer une nuit, pas loin de Noel, où une suite d’événements, de faits noyés dans l’ambiance du bar se déroulent sous ses yeux sans qu’il ne les voie.

Par olivier, le 7 février 2013

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Notre avis sur HAVRE (LE) #1 – Au buveur d’étoiles

Lorsqu’au matin, rentrant de son travail, il trouve un mot de sa copine disant qu’elle est partie sans expliquer ni où, ni pourquoi, son existence tranquille bascule. C’est l’incompréhension, six ans de vie commune sans nuages qui s’arrête et le laisse désemparé.
Le même jour, la police repêche dans les eaux du port le cadavre d’une fille blonde, manteau noir avec une balle dans la tête. Une description qui pourrait être celle de sa Mimi. Jacques se rend au commissariat où un inspecteur lui montre les photos du cadavre, il ne s’agit pas de son amie mais Jacques malgré tout reconnait la jeune femme assassinée. Elle avait passé une partie de la nuit précédente dans son bar. Jacques va peu à peu se rendre compte que dans le microcosme de son établissement où il sert des jeunes, des vieux, des notables, des paumés, des dealers et des flics, des rencontres se font, des affaires se traitent dans le silence feutré de la nuit, rythmée par les accents du saxo de Mulligan.
Témoin innocent, il commence à ouvrir les yeux et à réfléchir sur ce qu’il voit ou a déjà vu. Problème de conscience, que faire de ce qu’il découvre où déduit, de ce puzzle que lentement il reconstruit, doit il en parler à la police au risque de perdre son emploi ou pire : sa vie.

Le Havre, à nouveau théâtre d’une intrigue noire, prenante, où l’atmosphère est lourde, presque poisseuse et le rendu de Jay, le dessinateur, colle à merveille à cette ambiance sombre. Son dessin à l’encrage précis s’attarde sur les traits des personnages, terriblement expressifs, marqués par la vie et laisse filtrer leur sentiments.
Posée sur de grands aplats de noir l’intrigue se construit alors avec une précision machiavélique, car Le Havre est un pur roman graphique, un album où le noir et le blanc fusionnent pour appuyer un texte affuté, tendu, mis au service d’une intrigue noire.
Jean Blaise Djian et Popopidou ont élaboré un scenario extrêmement prenant, où la personnalité de chaque personnage pèse dans une intrigue où le coté malsain et véreux de l’argent et du pouvoir sert de toile de fond à un polar parfaitement orchestré.

Par Olivier, le 7 février 2013

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