HAUNT
Rupture

(Haunt 19 à 24)
Daniel et Kurt Kilgore continuent donc de cohabiter ensemble, dans le même corps. Mais en parallèle, une secte connue sous le nom de "Seconde église" veut se venger de la mort d’un de ses membres, Pearson… Ils se lancent donc dans une sorte de vendetta contre Haunt et les frères en particulier. Ces derniers vont alors faire face à une puissance qu’ils n’avaient jamais vu jusque là, une puissance qui va les pousser à bout, quitte à évoluer…

Par fredgri, le 2 avril 2013

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Notre avis sur HAUNT #4 – Rupture

Ce quatrième volume marque donc l’arrivée de la nouvelle équipe créative, Joe Casey et Nathan Fox.
Et le changement est radical, car dès les premières planches on comprend qu’on laisse en suspend les intrigues qui rythmaient jusque là la série, de même que la plupart des personnages secondaires. Casey et Fox veulent démarrer sur de nouvelles bases, alors allons y !

Du point de vue du scénario, c’est très rythmé et le graphisme vient rajouter en dynamisme. Casey ne veut visiblement pas laisser le lecteur respirer et il balance des combats aussi vite qu’il le peut ! Néanmoins, en dehors de ces "fight", le scénariste remet au centre de l’intrigue la dualité des deux frères et ce qui les oppose (revenant quelque peu sur l’évolution mise en place par l’équipe précédente), allant même jusqu’à amener une sorte de rupture qui va lui permettre à un moment donné d’explorer des aspects plus personnels chacun de leur côté. C’est assez astucieux, même si je trouve qu’en contre partie cela donne des scénettes assez agaçantes ou Daniel et Hurt se chamaillent comme des gamins, qu’ils n’arrivent même pas à se décider devant l’urgence d’un combat…
Bref, ça tergiverse un peu inutilement dans les angles ! Ce qui peut paraitre paradoxale tant le reste du récit, sur les deux premiers tiers, se compose d’une succession de combats, un peu de psychologie au milieu n’est pas pour déplaire !

On sent quand même que Casey veut imposer un nouveau statu quo à la série, une nouvelle écriture plus vive, plus concentrée aussi sur un seul fil. Ce qui l’oblige à faire l’impasse sur pas mal de choses (qui reviendront peut-être ensuite). Il redistribue donc les cartes, ramène des nouveaux personnages, de nouveaux enjeux et progressivement transforme même Haunt et sa personnalité. J’aimais bien ce qui s’était fait jusqu’au 18, mais j’avoue que je suis assez fan de cette nouvelle direction.

Casey ne peut tout de même pas s’empêcher d’amener une légère critique de l’église, de la foi, avec une pointe d’irrévérence pour pimenter tout ça. C’est de bonne guerre se dira-t on…

Alors évidemment, le changement ne se fait pas uniquement sur le plan de l’écriture, graphiquement on passe complètement à autre chose aussi.
Nathan Fox a un style très vif qui rappelle par certain côté l’énergie de gens comme Paul Pope. C’est très personnel avec une vraie vie qui explose dans chaque planche. Son sens des noirs, des ombres, de la texture font de la plupart des cases un vrai plaisir des yeux ! Par contre, et je trouve que c’est son véritable problème sur cette série, il a tendance à charger les scènes de combats qui perdent très vite en lisibilité, à tel point que parfois je ne suis même pas arrivé à comprendre ce que je regardais ! Heureusement qu’il y avait la couleur de Plasencia pour permettre de faire le tri. Alors oui, il y a les scènes plus "tranquilles" pour équilibrer, c’est juste que ça alourdit la lecture inutilement, même si les effets sont sublimes !

Un volume 4 qui pourrait permettre au nouveau lecteur d’entrer dans la série, sans forcément aller se boulotter tout ce qui précède. Malgré tout, c’est une très sympathique série qui mérite toute votre attention !

Par FredGri, le 2 avril 2013

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