HARD RESCUE
La baie de l'artefact

La compagnie de mercenaires Hard Rescue de Caleb McKay se retrouve recrutée et embarquée dans une mystérieuse expédition de repérage et d’exploration en Antarctique. Rapidement, ils se rendent compte qu’ils ne sont pas les seuls sur le coup !

Par v-degache, le 7 avril 2021

Notre avis sur HARD RESCUE #1/2 – La baie de l’artefact

Ce premier tome de Hard rescue s’ouvre avec la disparition en mars 1938 du physicien italien Ettore Majorana, considéré par Enrico Fermi, un des pères de l’arme nucléaire, comme un « génie », au même titre que Galilée ou Newton, alors qu’il travaillait sur l’atome et ses applications dans le domaine militaire.
Le mystère entourant la disparition du savant sicilien, après qu’il ait embarqué sur la ligne Naples-Palerme, suscita alors, et encore aujourd’hui, de multiples hypothèses, du suicide à un enlèvement par des services secrets, en passant par une retraite dans un monastère… Une aubaine scénaristique, permettant à l’Histoire de ne faire qu’un avec la fiction, point de départ du roman Point Zero (2013, éditions Critic) de Antoine Tracqui, l’écrivain spécialiste du thriller historique, dont Hard rescue est l’adaptation.

Caleb McKay, héros du diptyque, est introduit rapidement dans la BD comme un gamin intrépide. On le retrouve adulte, au Darfour, à la tête d’une Société Militaire Privée, la Hard Rescue, assurant le convoi de médicaments. Sauvé in extremis d’une embuscade avec ses plus proches contractors, ceux-ci se retrouvent embauchés par la puissante multinationale K2 Corporation pour retrouver une base en Antarctique construite après-guerre. Mais une opération parallèle se monte, avec le vieux et mystérieux Gates, et va mettre de sérieux bâtons dans les roues de Caleb et de son équipe !
Cet artefact mystérieux, recherché puis exploré par nos héros au beau milieu du Pôle sud, s’appuie sur l’Opération étatsunienne HighJump, elle bien réelle, qui eut lieu de décembre 1946 à février 1947, déployant près de 5000 hommes, ainsi que navires et avions, afin d’explorer et cartographier la région, tester l’efficacité de la marine américaine dans des conditions extrêmes, voyant également la construction de la base Little America IV, le tout dans le contexte d’une Guerre Froide qui débutait.
Cette opération a donné naissance à de nombreux fantasmes et théories du complot (traque d’une colonie nazie et d’un Hitler réfugiés en Antarctique, exploration du centre de la Terre, OVNI à la technologie avancée, etc), sur lesquels s’appuie intelligemment le scénario de Bozino (également à l’adaptation d’un autre roman chez les Humanos, L’ange aux ailes de lumière), tiré du roman d’Antoine Tracqui. François Corteggiani s’était d’ailleurs amusé à poursuivre l’Opération HighJump via le reporter Guy Lefranc (Opération Antarctique, 2015).

Le récit est rythmé et bien mené, mixant course à la maîtrise nucléaire à la veille de la 2ème guerre mondiale, nouvelles techniques d’armement (de belles combinaisons exosquelettes sont notamment dessinées par Meli) et transformation de la guerre à travers des hommes et femmes échappant aux armées régulières et travaillant au sein de SMP, le tout avec une dose de science-fiction !
Roberto Meli, dont nous avons déjà pu admirer le trait dans la collection de Glénat, Ils ont fait l’histoire (Saladin, Robespierre, Lincoln), s’en sort très bien, que ce soit par le réalisme donné aux personnages et aux scènes de combat, la représentation de l’arsenal déployé, ou bien encore des grands déserts froids de l’Antarctique. L’encrage des visages donne humanité et crédibilité aux parcours personnels tumultueux d’une partie des protagonistes de ce Tome 1.

Ce premier volet de Hard Rescue tient le lecteur captivé de bout en bout, et ne pourra que l’inciter à explorer prochainement ce qui se tient caché derrière les portes ouvertes par ce scénario haletant !

Par V. DEGACHE, le 7 avril 2021

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