Happy living

Le célèbre H. G. Slatters accorde une interview à un jeune journaliste français, François Merlot, au cours de laquelle il lui avoue ne pas être l’auteur de la chanson intemporelle "Happy living" qui a fait sa fortune. A ce titre, il charge le reporter de retrouver celui qui en est réellement à l’origine, un certain Treviso, batteur alcoolique disparu de la scène depuis bien longtemps. François Merlot se lance alors dans une quête qui va le plonger dans le milieu du jazz des années 50 sur la côte ouest des Etats-Unis.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Happy living

C’est la première fois que j’aborde un album de Jean-Claude Götting. J’avais remarqué le présent recueil sur les étalages, intrigué par ce dessin de couverture monochrome réalisé semble-t-il à grand coup de fusain noir et de pinceau blanc selon un concept très original. Sa présentation dans un format inhabituel et sa reliure soignée en font un objet superbe et luxueux. Bien que titillé par un petit à priori, j’ai pénétré l’univers "Göttingien" sur la pointe des pieds pour le parcourir, dès les premières pages passées, dans un rythme plus soutenu.

A la manière d’une enquête policière, l’auteur fait intervenir un journaliste débutant en manque de reconnaissance publique. Ce dernier se lance sur les traces d’un musicien anonyme, créateur de génie lors d’une soirée bien arrosée d’une mélodie qui va faire le tour du monde.

J’ai senti Jean-Claude Götting totalement investi par son sujet. Passionné par cet univers musical des années après-guerre et des ambiances de bars américains, il nous offre une fiction à la fois sombre et enjouée, riche en rebondissements plus ou moins heureux et jouant finement sur les sentiments.

Le trait de l’auteur est atypique. Il peut, de temps à autre, être très succinct, approximatif comme être précis et détaillé. Les contours sont gras et appuyés et les touches de blanc que l’on devine apportent un certain éclairage aux larges surfaces grisées. Cette originalité qui donne de la souplesse au dessin, libère un style particulier qui accentue les ambiances.
Le choix de la monochromie plus ou moins atténuée est, pour ma part, judicieux et permet de jongler plus facilement avec les époques, entre le passé et le présent.
On pourra préciser que ce trait, colorisé pour l’occasion, est reconnaissable sur les différentes couvertures des tomes d’Harry Potter.

Happy living est un superbe one-shot que je vous conseille expressément de lire pour sa chaleur et ses ambiances que vous pourrez éventuellement mieux appréhender en ajoutant en fonds sonore un zeste de Charlie Parker, John Coltrane ou Lester Young.
 

Par Phibes, le 30 octobre 2007

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