Hamlet 1977

Un homme est retrouvé mort congelé dans une chambre froide d’un vieil abattoir désaffecté le corps criblé de balles, il se prénommait William. C’était l’un des deux parrains d’une mafia locale… L’histoire commence au moment où son fils, Hamlet, apprend la mort de son père via un message laissé par sa mère sur son répondeur. Commence alors le récit d’une vengeance implacable dans le milieu mafieux du Chicago de la fin des années 70.

Par melville, le 16 janvier 2010

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Notre avis sur Hamlet 1977

Autant le dire tout de suite, la collection KSTR de Casterman compte, avec Hamlet 1977, une réussite de plus à son catalogue déjà bien fourni en la matière.

Le scénario de Harry R. Vaughn est une adaptation de l’une des plus célèbres tragédies de William Shakespeare, La Tragédie d’Hamlet, prince du Danemark. Le fond de l’histoire reste le même : la vengeance d’un homme considéré comme marginal par les siens et dont le destin semble être maudit quoi qu’il entreprenne… L’exercice n’était pas chose aisée et le résultat aurait pu s’avérer très rapidement bancal, mais il n’en est rien. Je dirais même qu’il est plutôt vraiment réussi ! Tout en s’inspirant de l’essence même du mythe de Shakespeare, le récit s’en affranchit pour voguer dans sa propre direction. Il y a ce petit quelque chose d’indéniablement scorsesien dans la façon de décrire cette Amérique des perdants, des paumés qui s’accrochent à un espoir dérisoire. Les différents personnages ont tous, et cela pour notre plus grand plaisir, une vraie présence et une psychologie finement travaillée. Côté dessin, le trait tout en noir et blanc de François Ravard, renferme une personnalité forte et réussi bien à traduir l’atmosphère de ces années fin 70-début 80. Il participe incontestablement pour beaucoup dans la mise place de l’ambiance et comme toujours, dans les bonnes bandes dessinées, est en parfait accord avec le récit au point de ne faire qu’un avec ce dernier.

Un autre point intéressant de cette bédé est l’utilisation qu’il y est faite des apparitions du fantôme du père. Comme dans la pièce de Shakespeare, le père du héros vient lui rendre visite pour le convaincre de venger sa mort et le guider dans cette sombre machination, mais ici on ne sait jamais totalement s’il s’agit effectivement bien d’un fantôme "réel" ou tout simplement du fruit de l’imagination d’Hamlet : ce sera à vous de trancher, si toutefois vous y parvenez…

Tragique, cruelle et captivante, si vous êtes un amateur du genre, ce serait dommage de passer à côté de Hamlet 1977, qui s’annonce être pour moi une des très belles découvertes de cette rentrée 2010 !

Par melville, le 16 janvier 2010

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