Haarmann, le boucher de Hanovre

 
Côté pile, Fritz Haarmann a souvent des habits à vendre à bas prix, et de la viande, aussi, denrée rare et chère dans sa ville de Hanovre au début du vingtième siècle. Il est donc un homme providentiel et à l’occasion généreux, ce qui lui a valu une certaine notoriété, notamment auprès des services de police qui sont allés jusqu’à lui attribuer le titre de commissaire et lui ont même confié la mission de surveillance des salles d’attente de la gare de la ville.

Côté face, Fritz Haarmann profite du respect qu’il inspire pour s’adonner sans que quiconque puisse l’en penser capable à de macabres rituels… De jeunes victimes qu’il attire dans ses filets deviennent en effet la matière première des commerces qui en font dans son quartier un homme si populaire ! Or vint le jour où la mise en chômage du canal dans lequel il avait l’habitude de jeter les restes de ses victimes conduisit certains à se poser des questions…
 

Par sylvestre, le 1 mai 2011

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Notre avis sur Haarmann, le boucher de Hanovre

 
Peer Meter et Isabel Kreitz réalisent avec Haarmann, le boucher de Hanovre une bande dessinée sidérante à plusieurs titres. D’une part pour l’histoire, celle d’un serial killer doublé d’un pédéraste pervers ; une histoire qui fait d’autant plus frissonner que c’est une histoire vraie et parce qu’elle met en scène l’infernale routine d’un désaxé couvert de bonne foi par des gens au-delà de tout soupçon ! En effet, les autorités de Hanovre à l’époque ne pouvaient pas imaginer les activités auxquelles s’adonnait Fritz Haarmann et ne pouvaient pas perdre la face en reconnaissant – lorsque les soupçons se sont faits de plus en plus forts – qu’elles lui avaient en réalité laissé le champ libre en se cachant derrière des certitudes qui n’ont fait que prolonger la période des exactions de l’insoupçonné bourreau…

Cette BD est sidérante d’autre part pour son exceptionnelle mise en images. C’est Isabel Kreitz qui en est la dessinatrice : on l’avait découverte dans cette même collection Ecritures des éditions Casterman avec L’espion de Staline, un autre superbe roman graphique historique en noir et blanc. Avec Haarmann, le boucher de Hanovre, elle nous comble à nouveau, associant son art réaliste et minutieux à celui, narratif, de Peer Meter dont on avait apprécié fortement L’empoisonneuse, un récit "cousin" aux éditions Actes Sud BD / L’An 2.

Un must signé par deux auteurs à suivre !
 

Par Sylvestre, le 10 mai 2011

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