En course pour la Gold Cup et autres raretés

"En course pour la Gold Cup" (1946/1958) nous raconte comment Sir D’Arcy va tout mettre en œuvre pour empêcher une jeune héritière de gagner une course de chevaux, afin, ensuite, de la forcer à l’épouser pour rafler son héritage. "The Golden Idol" (1947/1952) continue avec D’Arcy, qui cette fois entend parler d’un mystérieux trésor… "La reine de l’évasion" montre Gwendoline qui aimerait bien que l’agent U69 lui apprenne à se défaire de n’importe quels liens… Mais ça n’est pas si facile que ça… Et "The wasp women" montre une nouvelle fois l’étendue de la cupidité de d’Arcy
On y trouve aussi "Le Journal d’une femme de chambre française" inédit en français, ainsi qu’un portfolio de 32 illustrations couleur.

Par fredgri, le 24 février 2012

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Notre avis sur En course pour la Gold Cup et autres raretés

Je ne connaissais de Gwendoline que l’adaptation au ciné en 84. Un film mêlant aventure à la Indiana Jones et érotisme un peu passé. L’héroïne était jouée par la belle Tawny Kitaen, et les costumes avaient été dessinés par Schuitten et Renard (eh oui !). Bon, la jeune femme avait tendance à se retrouver un peu trop souvent attachée, la belle victime et ça n’allait pas forcément très loin. J’avais donc hâte de lire ses aventures en BD, histoire de voir d’où tout cela venait !

Et finalement c’est très la aussi très léger, souvent prétexte à montrer de belles jeunes femmes attachées dans toutes les positions, le corsage gentiment déchirés et le visage implorant ! Car le scénario ne va vraiment pas très loin. Toutefois, il y a aussi pas mal d’humour avec une ambiance très naïve, limite bon enfant. ce qui rend la lecture assez agréable, malgré la thématique bondage/fétichiste qui se répète encore et encore. Gwendoline est plus souvent vue ficelée serré, bâillonnée, entravée dans des cages que vraiment libre. Et toutes les idées sont bonnes pour la capturer. Son amie, l’agent U69 d’ailleurs ne tarde pas à lui en faire la remarque, se moquant de sa maladresse et de sa malchance.

Malgré tout, l’auteur prend bien soin de ne pas tomber non plus dans une sorte de vulgarité racoleuse. Même si on est dans un univers prétexte, il respecte les codes du feuilleton, la belle en danger, le méchant cupide qui met tout en place pour en arriver à ses fins, mais qui finalement perd, le personnage principal devant pour cela faire son parcours du combattant avec épreuve à l’appui… C’est juste que c’est très linéaire et que très vite on est davantage gagné par le ton aux limites de la parodie et par la beauté des unes et des autres, plutôt que par ce que ça tente de vaguement raconter.

Car graphiquement, c’est vraiment très beau. La première histoire, "En course pour la Gold Cup" nous propose des planches de toutes beauté, que Willie a redessiné en 58 ! Même si je ne suis pas vraiment amateur de ce genre de récit, je ne peux que tomber sous le charme de cette magnifique Gwendoline, de cette agent U69, de cette cueilleuse de mûres, bref, les femmes de Willie sont très belles, même quand elles sont ligotées ou entravées dans leur gaine bien trop serrée.

Bon, on est tout de même dans une BD de genre, avec son langage propre, ses codes et il faut aussi l’accepter tel quel. Mais j’en viens à rêver que Delcourt traduise du Stanton par exemple, ou même les Little Annie Fanny de Kurtzmann pour Playboy.

La collection Erotix, sous la direction de Vincent Bernière, continue donc d’être incroyablement riche et intéressante !

Par FredGri, le 24 février 2012

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