La gueule du loup

 
François est gynécologue. Il a la cinquantaine coincée, il est divorcé. Un jour, son ex le pousse dans une soirée de speed-dating. Même s’il est très joueur (il adore le poker), François n’est pas chaud du tout pour cette expérience.

Et pourtant, il va s’amuser. Et même accrocher avec une femme, Iléna, qui lui demandera avec un air mystérieux jusqu’où il serait prêt à aller par amour.

Avoir répondu "Jusqu’au bout" le conduira à devoir se soumettre à quelques ordres d’Iléna bien extravagants, comme jeter ses affaires à l’eau et ainsi se retrouver en petite tenue dans la rue, ou comme aller voler dans un supermarché. Ah ! que ne ferait pas un homme dans l’espoir d’obtenir ce qu’il veut d’une femme !

Mais François n’en était encore qu’au début de ses surprises. Car ces premières épreuves qu’il prenait pour un jeu n’étaient qu’un test afin de savoir s’il était la personne idoine pour passer aux choses sérieuses…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur La gueule du loup

 
Comme François dont il suit les aventures, le lecteur va aller de surprises en surprises. Tout d’abord parce qu’habitué au style graphique de Didier Tronchet et à sa manière de faire d’un Jean-Claude Tergal ou d’un Raymond Calbuth des êtres à la frontière entre la fiction purement humoristique et l’autobiographie, il ne sait pas trop au début quelle profondeur donner aux personnages : va-t-on assister à une vaste farce ou à quelque chose de plus sérieux ?

L’histoire commence en effet sur un ton humoristique et assez porté sur tout ce qui a trait au sexe (François est gynécologue, sa fille révise une leçon de biologie sur la sexualité…). Puis très vite, on passe la porte de ce club où se déroule la soirée de speed-dating ; la porte est donc grande ouverte à un scénario qui pourrait nous faire retomber dans le Tronchet classique.

Or, quand Iléna teste François au moyen de "jeux" d’un goût bien étrange, on commence à se poser des questions. Pourquoi tout ça ? Dans quel but ? Et quand enfin on comprend les objectifs d’Ilena, on se rend compte que Tronchet a su, durant ces pages, nous faire changer le regard qu’on portait sur les personnages de cet album au commencement. De guignols, ils nous apparaissent alors comme chevaliers d’une noble cause (et qui n’ont rien à voir avec le sauvetage du monde par l’Homme Vache Qui Rit…)

S’ensuit une véritable aventure, avec personnages aux identités marquées, décors très différents, action, suspense et… euh… costumes. Une aventure sur fond de drame social : la prostitution des filles de l’est et la mainmise qu’ont sur ces filles en quête d’un avenir meilleur des personnages se cachant derrière une façade respectable.

Avec un réel humour qui accompagnera tout du long un récit pourtant ô combien grave sur le fond, Didier Tronchet nous offre une superbe histoire pleine d’humanité à découvrir aux éditions Futuropolis.
 

Par Sylvestre, le 3 avril 2008

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