GUERRES CIVILES
Deuxième Partie

Dans une France minée par la guerre civile, les scénaristes Jean-David Morvan et Sylvain Ricard tentent de poursuivre leur route contre vents et marées. Avec la compagne de Jean-David et son éditeur japonais, ils veulent quitter la violence qui règne à Paris pour se rendre chez leur ami, le dessinateur Christophe Gaultier qui habite dans la Drôme. Dans un mouvement de panique, ils renversent un jeune qui les braquait et continuent leur route tant bien que mal. Toutes les épreuves vécues par le groupe commencent à peser sur l’ambiance et sur leurs relations. Et ils ne s’attendent certainement pas à ce qu’ils vont voir dans la station service dans laquelle ils s’arrêtent…

Par Arneau, le 1 janvier 2001

Notre avis sur GUERRES CIVILES #2 – Deuxième Partie

Après un premier tome chargé en péripéties et qui ne laissait pas les personnages respirer, ce deuxième opus apparaît un peu plus posé. Même si les personnages vivent pas mal d’évènements difficiles, ils font moins de rencontres lors de leur fuite vers le sud de la France. La narration est plutôt centrée sur leurs relations et leurs réactions face aux épreuves.
Une fois encore, les auteurs ne s’épargnent rien et se mettent face à des situations extrêmes. L’horreur alterne avec l’insoutenable, et pourtant le lecteur est incapable de décrocher. Le rythme est soutenu, la tension est constante mais surtout la narration est toujours aussi immersive. La volonté des auteurs était de pousser le lecteur à imaginer ce qu’il ferait dans de pareilles situations et cela fonctionne parfaitement. Il est étonnant de constater à quel point le fait que les auteurs se mettent en scène renforce l’impression de réel et entraîne une forte empathie du lecteur pour les personnages. D’autant plus que leurs réactions sont imprévisibles et généralement très éloignées des héros habituels. Les personnages ont peur, paniquent, hésitent ou font preuve d’une impressionnante détermination mais restent toujours très humains.
Cette lecture est donc assez éprouvante car les auteurs nous offrent une vision très pessimiste de notre civilisation. Ils nous montrent l’homme dans ce qu’il a de plus mauvais et se font peu d’illusions sur l’issue et les conséquences que pourraient avoir une guerre civile sur notre société. Ils en profitent même pour régler leur compte avec un certain type de lecteur de BD qui leur pourrit les séances de dédicaces ou les festivals. Mais malgré toute cette noirceur, on attend la suite avec impatience et la fin de l’album annonce de bien difficiles épreuves à venir.

Par Arneau, le 2 mai 2008

Publicité