GUERRES CIVILES
Guerres civiles

Une guerre civile a éclaté en France et c’est le chaos le plus total.
Des chars dans les rues, des fusillades et des magasins pillés, tel est le nouveau quotidien pour Jean-David Morvan, Sylvain Ricard, Christophe Gaultier et leurs proches.

Par Arneau, le 1 janvier 2001

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2 avis sur GUERRES CIVILES #1 – Guerres civiles

Parmi les grands chambardements en matière d’innovation chez les éditeurs – le marché actuel demande de l’innovation – la collection 32 du renaissant Futuropolis, caracole en tête des réussites. Le format, la qualité, le rythme des parutions, la narration construite autour de ce rythme, tout est prévu pour séduire le public et tenter de négocier le virage nécessaire dans le milieu de l’édition.

La lecture de « Guerres civiles « est un réel plaisir. Le dessin est clair et aéré, la narration fluide, les couleurs exactes. On entre très vite dans l’histoire d’autant qu’elle met en scène les auteurs – (ça frise le people et tout ce qui s’approche de près ou de loin à la «truc-réalité » fonctionne plutôt bien) – et que nous avons tous très envie de connaître le comportement des auteurs face à une situation de guerre civile. Le début est très encourageant. Le principe est intéressant, captivant et on ne lâche le livre qu’arrivé au bout … étonné d’ailleurs de découvrir que le 32 pages en compte 40 en réalité (Merci !). La date du prochain opus est annoncée, on se sent choyé, quel bonheur !

Alors il est un peu tôt pour savoir si oui ou non cette série sera LA série mais, d’emblée, elle part avec des avantages certains. Le thème de la guerre civile nous préoccupe tous surtout devant les incohérences des systèmes qui poussent souvent les populations à se réfugier dans des actes extrêmes et extrêmement violents (ref : la violence des banlieues de l’automne 2005 en France). L’heure est venue où le conflit se règle à coups de menaces, de chantage et autre rapport de force sans vraie échappatoire avec l’intervention possible de l’armée. La fiction se mélange à la réalité, elle glace le sang mais froid il devait rester et l’homme doit trouver une solution. Les auteurs vont donc montrer leur décision au fil de la lecture et nous entraîner sans doute à en faire autant.

Mais tout n’est pas si noir alors on n’oubliera pas non plus de voir les clins d’œil judicieusement placés par les auteurs dont Pikachu, Totoro ou encore quelques références de lectures. Cet album est une belle surprise que je conseille de lire sans hésiter.

Par MARIE, le 24 avril 2006

« Quel genre d’humains serions nous en temps de guerre ?» C’est la question qui fait office de note d’intention sur cet album. Le concept est clair et simple mais s’avère surtout terriblement excitant quand on connaît les auteurs impliqués dans cet album. J’attendais donc avec impatience de voir comment ce trio, dont j’apprécie le travail, allait traiter ce thème et s’ils allaient réussir a éviter les clichés et le déjà vu.

Et là, quelle surprise après quelques pages ! Fait rare, les auteurs ont choisi de se mettre eux-mêmes en scène. C’est la vraie idée de cet album, car en supprimant la barrière existant entre le lecteur et l’auteur que constituent habituellement les personnages, l’effet de réalisme qui en découle est saisissant. On est tout de suite plongé dans l’histoire et rapidement envahi d’un sentiment de malaise et d’appréhension.
Autre bonne idée, la situation est posée directement. On ne se perd pas en explications géopolitiques ou en flash back explicatifs qui permettraient de comprendre comment on a pu en arriver là. C’est la guerre civile, et on se focalise sur les personnages et leur façon de réagir à la situation.

Et là, point d’hystérie ou d’héroïsme bravache, tout le monde a le même objectif, rester hors de danger. On trouve encore, par moment, quelques touches d’humour qui cachent mal la peur et le désarroi qui habitent les personnages. Il n’ont plus de repères et doivent se résoudre à quitter tout ce qui constituait jusqu’alors leur vie quotidienne. Les regards qui se baissent trahissent leurs émotions et on entend presque leurs voix trembler. Chacun essaye, avant tout, de se protéger dans ce pays qu’ils ne comprennent plus, qu’ils ne reconnaissent plus. La vision des auteurs est d’ailleurs très noire, car il ne reste plus grand-chose de notre société dans ce contexte et la notion de monde civilisé devient alors très floue.
On pense alors à l’album de Gaultier et Ricard qui traitait de Beyrouth occupée, mais une allusion y est faîte presque immédiatement pour montrer la différence notable entre les 2 histoires : maintenant c’est chez eux. Au petit jeu des comparaisons, on notera que le dessin de Christophe Gaultier se fait discret et dans une veine plus réaliste qu’à l’accoutumée et que Jean-David Morvan parle de temps de guerre, sujet omniprésent dans son œuvre, mais avec un traitement inédit pour lui.

Une histoire prenante et pessimiste, donc, mais qui semble terriblement lucide et une belle prise de risque pour des auteurs qui n’ont pas peur de s’exposer en se mettant en scène. Nul doute que le format de cette collection, avec un nombre d’albums conséquent et des délais de parution rapides, permettra de rendre au mieux le quotidien des personnages. Je n’ai maintenant qu’une seule envie : lire la suite.

Par Arneau, le 23 avril 2006

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