GUERRE DES SAMBRE (LA) : HUGO & IRIS
La passion selon Iris

Subjugué par la personnalité d’Iris, actrice aux yeux rouges, Hugo, empêtré dans ses recherches archéologiques, doit se faire violence pour répondre à l’appel lancé par sa mère au sujet de son père mourrant. Toutefois, avant son départ qu’il ne cesse de remettre et fort des dernières investigations du "vicaire" Horace Saintange sur le culte d’Ishtar, déesse aux yeux de rubis, Hugo acquiert la certitude qu’Iris est dépositaire d’un passé de portée universelle. Tenant fermement à la rencontrer, le jeune aristocrate échoue devant la porte de la belle sans pouvoir échanger un mot. Devant cet échec, il retourne à la Bastide au chevet de son père, juste à temps pour le voir mourir. Déjugé par sa mère et ses sœurs, rejeté par sa femme, il remonte à Paris avec la ferme intention de parachever son œuvre. Pour ce faire, une nouvelle rencontre avec Iris s’impose. Mais pour cela, une nouvelle bataille doit être engagée, dans un conflit qui touche les Sambre et qu’il a surnommé la guerre des yeux.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur GUERRE DES SAMBRE (LA) : HUGO & IRIS #2 – La passion selon Iris

La superbe saga des Sambre se poursuit dans ce deuxième tome à la hauteur des précédents. Bernar Yslaire qui est à l’origine de la série principale intitulée "Sambre", s’est lancé dans une "étude" généalogique sur plusieurs générations d’une famille d’aristocrates dont le chemin, à travers le temps, croise inlassablement celui de femmes aux yeux rouges. Cette destinée a pour conséquence, à chaque fois, d’enfiévrer les concernés jusqu’à les mener à leur perte.

Ce deuxième opus, à la facture luxueuse, fait donc partie de la première génération des Sambre, avant celle de Bernard et Julie, dans laquelle on suit la destinée d’Hugo Sambre, personnage obnubilé par ses recherches scientifiques à la suite de la découverte dans une de ses mines de charbon des ossements intrigants. De fait, il se lance dans une théorie fumeuse qui découle dans ce qu’il intitule "La guerre des Yeux".

A l’image de l’enivrante Iris, cette équipée qui est partagée entre journal de bord réalisé par une tierce personne et situation présente, est passionnante. Tout comme Hugo, on est attiré par cette ambiance atypique dans laquelle on sent progressivement monter le drame. La folie douce de ce personnage rêveur qui ne voit plus qu’au travers de sa nouvelle égérie et dont il sait pertinemment qu’elle sera sa perte, développe une force d’attraction surprenante. Si la personnalité d’Hugo n’est pas d’une exubérance exacerbée, elle témoigne d’un conflit intérieur qui le mine.

On est également captivé par le personnage d’Iris, intouchable si on n’utilise pas un stratagème particulier. Force est de constater que son tempérament se détache de celui de Julie (voir la série "Sambre") bien qu’elle ait pourtant la même particularité et la même destinée.

Un très grand bravo à Jean Bastide et Vincent Mezil qui réalisent là des graphiques d’une beauté extraordinaire. Réalisés dans des tons sombres mettant en évidence la couleur sanguine, les dessins sont le reflet d’un travail acharné et apaisant, poétique et sensuel. On ne se lasse pas d’admirer ces magnifiques visages dont les regards (les yeux) en gros plans sont des appels au voyage. Il suffit de voir le premier de couverture pour être déjà sous le charme. C’est à la fois fort et doucereux. Le Paris du 19ème est superbement restitué et se décline dans un relief excellent et dans une ambiance tamisée et froide digne de grands tableaux de maîtres.

Même si vous n’avez pas lu la série phare "Sambre", "La guerre des Sambre" est à votre portée et risque à tout jamais d’imprégner votre âme du regard fugace d’Iris. Un bien bel ouvrage que je ne peux que conseiller.

Par Phibes, le 5 octobre 2008

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