La guerre des mondes

Dans un observatoire, deux hommes sont les témoins d’étranges jets de gaz venant de la surface de Mars et se dirigeant vers la Terre.
Quelques jours plus tard les marsiens envahissent notre planète, semant, grâce à leurs tripodes au rayon vert ravageur, le désastre partout dans le monde.
Dans ce chaos, George, un écrivain tente tant bien que mal d’échapper à l’horreur qui l’entoure et de retrouver sa femme qu’il a laissée derrière lui. Pendant ce temps, les extra-terrestres qui surgissent de partout semblent invulnérables !!!

Par fredgri, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur La guerre des mondes

Ian Eddington et D’Israeli adaptent très fidèlement le livre de H G Wells (mis en scène dans le rôle du personnage principal d’ailleurs). Certes il y a des raccourcis, des "oublis" mais c’est aussi la règle du jeu d’autant que ces planches rejoignent parfaitement mes souvenirs de lecture, une parfaite retranscription qui permet de passer outre certaines longueurs du livre.
On est quand même dans l’une des oeuvres fondatrices de la SF actuelle, mille et une fois reprise et adaptée, source d’inspiration de nombreuses autres oeuvres. Certes ça peut paraître assez vieillot, moins sensationnaliste que des choses plus modernes et en ça je trouve que cet album est aussi une façon de moderniser le livre, les couleurs sont vives, les cadrages plus larges, il y a de l’expression, de l’image, on est en plein dedans malgré le fait que l’action se passe à la fin du 19 ème siècle.
Du Steampunk avant l’heure. Et si les Marsiens avaient envahi la Terre…
Le thème pourrait ouvrir sur des métaphores, des parallèles voltairiens sur l’homme, sa lâcheté etc mais les auteurs préfèrent se concentrer sur la crise, sur l’horreur qui submerge le monde et finalement on a plus le sentiment d’être là en observateur sans tirer véritablement de leçon de tout ça. D’autant que le "héros" n’est pas un acteur de la crise, juste une victime qui tente de ne pas se noyer dans tout ça, le propos est donc beaucoup plus passif qu’actif, allant jusqu’à amener une résolution inespérée sans véritables explications bien argumentée.
Cette histoire ouvre aussi sur des horizons vraiment riches que les mêmes auteurs exploiteront dans Scarlet Traces et la suite à venir très vite toujours chez Kymera (qui ne cesse de m’épater par sa politique éditoriale et ses choix de traduction, allant juqu’à sortir la VF avant que ne sorte la VO. Bravo encore une fois !).

Le dessin de D’Israeli est à la fois très pur et très expressif, cet auteur encore bien injustement méconnu traîne derrière lui une carrière bien remplie (Kingdom of wicked (avec Eddington aussi), Sandman, Mister X, des couleurs sur Miracleman…), il serait peut etre temps en effet d’en voir davantage, comme quoi il est important de rester patient avec des artistes de ce calibre.
C’est donc un excellent moment de lecture que je conseille très vivement

Par FredGri, le 24 mars 2006

Publicité