La 1ère BD biodégradée

On débarque dans le futur, à l’époque du G33, florissante évolution du G8, et on suit divers personnages. Du sceptique de l’écologie qui vient toujours bosser en bagnole et qui se fait chambrer par ses collègues engagés à la petite famille rêvant de ferme biologique passant par les gens qui reviennent à l’artisanat de qualité pour fuir la sur-industrialisation… Notre société dans quelques années ?

Par Placido, le 31 mars 2012

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Notre avis sur La 1ère BD biodégradée

Grumf annonce la couleur sur la couverture : c’est la première BD biodégradée. Parler d’écologie à l’heure d’aujourd’hui est tout particulièrement justifié et honorable, mais vu le format choisi pour en parler, à savoir, une bande dessinée, cela aurait été aussi bien d’avoir une histoire en même temps.

Car c’est bien le principale problème de ce Grumf : il n’y a pas d’histoire. Et je ne parle pas d’absence de scénario. Il y a d’excellentes BD qui n’ont pas de scénario mais qui portent en elles des histoires. Et dans le genre précis de l’humour, il est fréquent d’avoir comme ici, une BD faîtes de multiples historiettes qui se succèdent. Mais généralement, l’ensemble des historiettes forment un "tout" cohérent. Là, pour le "tout" cohérent, il faudra repasser.

Cette BD n’a ni queue ni tête. Bien sûr, au départ, le jeu consiste à essayer de comprendre ce qui se passe, quels changements se sont produits et qu’est-ce qui a pu se passer pour qu’on en arrive là. Et c’était le jeu des auteurs de réfléchir à toutes ces possibilités. Il est donc plaisant d’essayer de déchiffrer le monde de demain, mais à peine avons-nous le temps de comprendre quelques éléments que déjà nous partons vers d’autres personnages et d’autres contextes (paraît que c’est la même famille sur différentes génération, mais bon…). Et le fait est qu’on ne comprend rien, les potentielles blagues arrivent maladroitement et se noient instantanément, les personnages manquent clairement de profondeur, déjà parce qu’on ne les voit pas assez longtemps mais aussi parce qu’ils représentent des clichés du genre et les dialogues, bien qu’il n’y ait pas grand chose à dire, ne sont pas là non plus pour emballer le lecteur.

Le dessin, en constante évolution vers une dégradation biologique (d’où la 1ère BD biodégradée) ne marquera pas non plus les esprits. Il se prête assez bien au genre de l’humour, mais reste très neutre…

Les sujets traités dans Grumf par le duo d’auteurs Philippe Renaut et David Barou, réunis sous le collectif Enfin Libre, sont intéressants mais ils ne font pas tout. Raconter une vraie histoire, avoir une belle cohérence, c’est bien aussi.

Par Placido, le 31 mars 2012

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