GRINGOS LOCOS
Gringos Locos

Devant la montée du communisme en Europe, Jijé embarque sa petite famille, accompagnée par Franquin et Morris, et quitte la Belgique pour débarquer à New York en 1948.
Avec leur veille Ford Hudson (les uns montés sur les autres), ils commencent leur périple à travers les Etats-Unis de la côte est à la côte ouest, direction les studios Disney.
Malheureusement, Disney n’embauche plus guère à ce moment là.
A cause d’un visa qui va expirer, Jijé part passer quelques mois au Mexique avec sa famille. Morris et Franquin ne les rejoignant qu’un peu plus tard.

Par fredgri, le 29 décembre 2011

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Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur GRINGOS LOCOS #1 – Gringos Locos

Avant même de m’intéresser au sujet, les quelques planches d’Olivier Schwarze que j’avais vu m’avait déjà convaincu. Je retrouvais ce magnifique style à la fois rétro et incroyablement intemporel. Et je rajouterais qu’il y a vraiment une grande modernité dans ce trait tant il éclate de vitalité, d’expressivité !

Alors, bien sur, le sujet ne pouvait que me plaire aussi, suivre ces trois grands maîtres de la BD franco-belge dans leur péripéties américaines c’est à la fois passionnant et très instructif. Non seulement il s’agit d’une période assez peu connue finalement des lecteurs aujourd’hui et ensuite c’est aussi une excellente occasion de connaître ces artistes sous un autre angle, autre que par le biais de leurs œuvres respectives. Hormis le filtre fictionnel qui colle sur ce genre d’album c’est intéressant de se rendre compte que malgré les conditions de vie parfois extrêmes dans lesquelles ils se sont retrouvés, ils ont toujours gardés leur créativité à son plus haut niveau.
Bon, on est tout de même dans une Amérique légèrement fantasmée avec des sentiments exacerbés dans la plupart des cas, donc on ne peut pas vraiment dire que cet album soit aussi le reflet d’une époque.
Simplement, très vite, une fois les personnages bien campés, le récit bascule vers l’aventure picaresque. On suit les uns et les autres, on découvre les doutes de Franquin au sujet de son travail sur Spirou, on suit Morris qui se demande s’il va vraiment dessiner Lucky Luke jusqu’à la fin de sa vie, mais surtout c’est la personnalité débordante de Jijé qui emplit les premières planches, à la fois autoritaire et bienveillant envers ses jeunes compères.

C’est important de se rendre compte, même au travers cet album de BD, ce qu’a pu être cette époque, comment ces auteurs ont pu faire vivre leurs créations, mais surtout comment la vie a pu influer sur leur Art.

En fin de compte, les auteurs ne s’attardent pas sur les raisons qui ont pu pousser les trois artistes à quitter momentanément la Belgique, car, après tout, ce qui importe c’est leur aventure américaine (ils promettent une suite, on va patienter !!!).

Contre toute attente, Yann et Schwarze ont réussi, avec brio, à transformer ces trois auteurs de BD aujourd’hui disparus, en trois héros de BD et je vous assure que c’est réussi d’une part, mais surtout que c’est passionnant à lire.
Un très bel album pour ce début d’année. A offrir à tous histoire de montrer qu’il est toujours possible de faire de la très bonne BD sans artifices trop sensationnalistes !

DERNIERE MINUTE !

Cet avis a été écrit à partir des prépublications dans le magazine Spirou. Et il s’avère que l’actualité vient frapper de plein fouet la sortie de cet album.

En effet, brièvement, la famille de Jijé n’a pas apprécié le portrait qui est donné de l’artiste dans cet album, et a donc demandé que Dupuis ne le sorte finalement pas.
Pour l’instant cela reste en pourparler (on est le 12 Janvier, la sortie était prévue pour très bientôt, 35000 albums ont dors et déjà été imprimés et près à être envoyés partout), mais le pilon est très fortement évoqué. Néanmoins, on parle aussi de l’éventuel rajout d’un cahier explicatif concocté par les divers ayants-droit des artistes… Histoire de sauver les albums du pilonnage !
Dupuis n’évoque qu’un report de date, mais on peut se demander si cet album va bel et bien sortir !

Y a-t il réellement préjudice au travers de ces planches somme toute humoristiques qui donnent même envie de découvrir encore et encore tout un pan de l’histoire de la BD ? Nous nous passerons bien de vraiment donner notre avis, si ce n’est qu’en fin de compte c’est un très bel album qui va en payer les frais (en dehors de l’éditeur bien sur !).

Nous rendrons compte ici de l’avancée de cette histoire incroyable !

Par FredGri, le 29 décembre 2011

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