Grendel, l'évangile du démon

(Mage 6 à 14)
Hunter Rose est un richissime écrivain à succès, habitué aux grandes soirées luxueuses. Cependant, la nuit il revêt le masque du Grendel, un personnage violent qui prend progressivement le contrôle de la pègre, à grand renfort d’intimidation, de chantage, tout en respectant une sorte d’éthique assez ambigüe ! Il a pour adversaire un flic loup-garou, Argent, qui le traque, le poussant à de sanglants affrontements.
En parallèle Hunter se prend d’amitié pour la jeune Stacy qu’il adopte quand elle perd son tuteur, se constituant ainsi une sorte de petite famille, malgré le fait que progressivement sa personnalité Grendel prend de plus en plus le dessus…

Par fredgri, le 3 juin 2013

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Notre avis sur Grendel, l’évangile du démon

En 1983, dans Primer 2, Matt Wagner créé son personnage fétiche, Grendel. Il enchaîne avec une première série qui ne va durer que trois numéros. Wagner se rend compte du côté quelque peu amateur de ces premiers épisodes, même s’il pose les bases de son personnage. Deux ans plus tard, donc, au travers de petites back-up (histoires en fin de numéro) dans son autre série Mage, il reprend Grendel et son alter-ego Hunter Rose pour remodeler complètement cet univers, en imposant cette fois un stylisation très poussée.
Et cette "nouvelle version" marque aussi les ambitions de Wagner qui résume la vie de ses personnages jusqu’à leur mort en ouvrant vers une suite qui met en scène la fille de Stacy. On sent qu’une vision dans le temps commence à émerger, que le personnage mal dégrossit des débuts prend de la consistance, du charisme, que l’auteur en fait presque une figure mythique qui va ensuite hanter l’ensemble de la série à venir !
Car ces planches seront les seules mettant en scène Hunter Rose, il faudra attendre 10 ans avant de voir arriver les "Grendel, Black, White and Red" pour retrouver l’écrivain millionnaire !

Il y a donc, dans ces pages, un aspect assez troublant. On n’a pas réellement à faire à de la BD, mais à des textes illustrés. Cela reste très narratif pour autant. Mais ici Wagner se contente de raconter, en résumant, les tenants et aboutissants de la vie d’Hunter, sa jeunesse, son succès à l’escrime, sa rencontre amoureuse avec Jocasta Rose, ses premiers pas en tant que Grendel, ses débuts comme écrivain, Argent, Stacy, la pègre etc. C’est très bien écrit, parfois un peu verbeux, mais cela reste avant tout passionnant ! Toutefois, on aurait peut-être aimé qu’il s’attarde davantage sur ces aventures, plutôt que de nous les raconter de cette façon. Comme s’il avait voulu s’en débarrasser et attaquer la suite !

Ce volume est donc très important pour parfaitement appréhender ce personnage très complexe. Pour l’instant, il n’y a pas de distinction entre Hunter Rose et le Grendel, cela ne viendra que bien plus tard. Néanmoins le cadre polar, avec ses ambiances, ses dualités, ses femmes troublantes, est particulièrement bien défini, on ne connait pas vraiment le positionnement de Rose sur tout ça, ses objectifs profonds et c’est justement ce qui fait tout le charme de ce personnage.

Un volume qui définit un univers de façon extrêmement inspirée et originale. Le choix parfait pour présenter le personnage à un public français qui ne le connait pratiquement pas, une excellente initiative de Sémic !

Indispensable pour mieux connaitre cet univers !

Par FredGri, le 3 juin 2013

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