GREEN MANOR
Intégrale

Dans le Londres de 1899, le docteur Thorne, spécialiste des maladies mentales, se rend à l’hôpital psychiatrique de Bethlehem afin d’y rencontrer un de ses pensionnaires, le sieur Tomas Below. En effet, ce dernier, atteint de troubles psychologiques aigus, se prend pour l’âme vive de la grande bâtisse dans laquelle il a travaillé en tant que majordome à savoir le Green Manor. Il est vrai que les murs de ce club select sont totalement imprégnés des nombreuses affaires criminelles sordides évoquées par ses membres que Below se propose de conter.

 

Par phibes, le 11 novembre 2010

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Notre avis sur GREEN MANOR # – Intégrale

En ce mois de novembre 2010, les éditions Dupuis ont décidé de frapper fort en matière de publication d’intégrales (Le sursis, Le photographe, l’enragé, Messire Guillaume, Les nombrils et d’autres encore). Le triptyque de la saga Green Manor réalisée par Fabien Vehlmann et Denis Bodart n’échappe pas à cette opération et vient se présenter sous la forme d’un superbe et luxueux volume à l’aspect cuir vieilli tel un livre ancien de bibliothèque.

Si le contenant est d’une qualité exceptionnelle, le contenu, pour ceux qui ne connaissent pas l’univers machiavélique de Green Manor, mérite sans contestation le détour. En effet, pas moins de 16 petites histoires sont contées en ce volumineux ouvrage, histoires qui ont toutes deux points communs : le Green Manor, club select où la bourgeoisie masculine britannique vient lire, fumer et discuter copieusement entre gentlemen et la notion de crime.

Chaque récit est un véritable plaisir de lecture à l’état pur. Utilisant avec adresse un raffinement verbal et un flegme ambiant propre à l’époque victorienne, structurant impeccablement en peu de pages son intrigue à l’image de celle des plus grands romans policiers, Fabien Vehlmann se fait l’évocateur de scènes de crimes aux effusions acidulées perpétrées par des personnages immoraux et doubles. Mais ce n’est pas tout car pour chaque affaire, ce scénariste averti va au-delà d’une finalité conventionnelle, prenant de fait le lecteur à contre-pied.

Denis Bodart nous enchante de son graphisme très convaincant. Les ambiances britishs sont parfaitement ressenties au travers de l’effigie réussie de ses personnages un tantinet hautains, exhibant une individualité convaincante et un charisme des plus raffinés. Pour mieux saisir son travail, un superbe carnet graphique est annexé en fin d’ouvrage qui démontre l’excellent coup de patte de ce dessinateur (crayonnés et encrage).

Une intégrale magnifique en tout point, au charme incontestable, à compulser urgemment et sans retenue.

 

Par Phibes, le 11 novembre 2010

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