GREC (LE)
Ligne de dope

Suite à un assaut lancé par les forces de police contre un groupe terroriste islamiste, un des malfaiteurs transféré à l’hôpital avec trois balles dans le buffet a demandé à voir Théo Pap. Sous la barbe du converti, le commissaire a reconnu Marcel Guerini, un gars avec lequel il s’était entraîné à la lutte, des années plutôt, et qui avait fini par répondre à l’appel des sirènes du côté obscur.

Sorti de l’hôpital, Pap est tombé dans une embuscade : plusieurs gars lui sont tombés dessus pour récupérer un carnet que Guerini lui aurait tout juste refilé. Mais Pap avait été suivi par des collègues et grâce à eux évitera le pire. Parmi les bandits pointait un certain Robert Benito, un autre gars qu’il avait côtoyé à la lutte… Benito qui, s’il voulait récupérer le fameux carnet, allait devoir servir de guide au commissaire et lui faire visiter les « hauts lieux » d’un trafic de substances dopantes dans lequel il baignait…
 

Par sylvestre, le 27 mai 2010

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Notre avis sur GREC (LE) #2 – Ligne de dope

A l’instar du premier opus "De la poudre et des balles" (paru quatre longues années avant celui-ci), ce tome 2 de la série Le Grec brille par la qualité de ses dialogues et par les réflexions que sa lecture suscite. On n’est en effet pas dans de l’action pour de l’action et on détecte différents coups de gueule qu’Al Coutelis veut pousser, différents messages qu’il veut transmettre. C’est le cas par exemple avec ce comportement des policiers français qu’il dénonce, vis-à-vis des personnes d’origine étrangère. C’est le cas aussi avec cette réflexion attribuée au héros commissaire, au début de l’album, relative aux murailles qu’il faut bâtir ou pas face à la menace du terrorisme.

Dans cet album, c’est enfin le pouvoir de la police qui est au cœur du débat. Pas le pouvoir en termes de hiérarchie, mais le pouvoir en termes de moyens et de possibilités d’agir. Ceci est personnifié par "le Grec" lui-même, qui, malgré sa carrure de colosse (de Rhodes, héhé, forcément !) finit par être mis à terre par ses agresseurs. C’est illustré également dans l’impuissance que la police montre à pouvoir faire le ménage dans les univers des trafics de drogue et autres substances dopantes, étant donné que ces trafics sont parfois, sinon souvent, couverts par des clients "gros poissons" intouchables…

"Ligne de dope" est ainsi un récit assez amer au centre duquel le placide mais néanmoins convaincu et intègre Théo Pap s’impose. Dans un style graphique propre à une école de dessin dont les belles années sont derrière mais d’où la force jaillit toujours, cette bande dessinée est une autre mission qu’il vous faut accepter, au cœur d’une intrigue moderne dont les protagonistes au caractère fort sont toutefois animés par un code de l’honneur qui malheureusement semble de plus en plus appartenir au passé.

C’est sombre et puissant. C’est décontenançant et beau. C’est sensé et c’est à découvrir aux éditions Glénat.
 

Par Sylvestre, le 27 mai 2010

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