GRANDVILLE (VF)
Grandville

L’inspecteur LeBrock, de Scotland Yard est envoyé pour enquêter sur l’hypothétique suicide d’un agent des services secrets anglais, Très vite, il découvre que non seulement il est ici question d’un meurtre, mais qu’en plus la piste le mène droit à Grandville, la capitale française… Sans le savoir encore, il vient de mettre les pattes dans une sombre conspiration…

Par fredgri, le 13 mars 2018

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Notre avis sur GRANDVILLE (VF) #1 – Grandville

Dès les premières pages nous sommes entraînés dans une haletante course poursuite au cœur de Grandville (autre nom de Paris). Nous retrouvons ensuite celui qui était poursuivi, froidement assassiné dans sa demeure, le lendemain. Le détective inspecteur Archie Lebrock de Scotland Yard est alors dépêché pour enquêter sur ce décès qui a toutes les apparences d’un suicide, mais qui se révèle très vite être un meurtre habilement dissimulé. Puis Lebrock et son adjoint Ratiz se rendent à Grandville pour enquêter et remonter les pistes qui se présentent.

Bryan Talbot mène très efficacement sa barque en installant des ambiances absolument savoureuses, il mélange pas mal d’éléments, des animaux qui parlent, des clins d’œil aux wodunnit de Conan Doyle, Agatha Christie ou John Dickson Carr, des décors rétro-futuriste steampunk très étudiés et dépaysants, le tout avec beaucoup d’action et de rebondissements. Il nous propose une uchronie dans laquelle Napoléon a triomphé des anglais qu’il a tout de suite annexé, construisant ainsi une prestigieuse dynastie, mais installant progressivement un racisme anti-anglais qui transpire à chaque planche.
L’histoire se dévoile alors au grès des indices que découvre LeBrock, qui nous dépeignent une époque riche culturellement, ou la France est alors au centre de tout… Mais les méthodes de l’inspecteur passent outre le protocole et les diverses personnalités qu’il croise, il lui faut avancer et percer le secret de cette mort, et s’il faut pour cela foutre des coups, torturer ou même descendre, il n’hésitera pas… Et c’est ce contraste entre décors sophistiqués, mondanités et justice sans concession qui fait tout le charme de ce premier volume !

On connait déjà bien Bryan Talbot, qu’il s’agisse des Aventures de Luther Arkwright, de The Tale of One Bad Rat ou encore d’Alice in Sunderland, sans oublier ses albums avec sa femme, comme Louise Michel, la Vierge Rouge !
Dans "Grandville", il a tout fait : scenario, dessins et mise en couleurs. On est immédiatement séduit par la beauté des planches, des détails, les décors, des engins à vapeur qui glissent dans tout les coins et des personnages très expressifs. Talbot en profite pour amener quelques références assez sympa, comme Bécassine et Spirou en employés d’hôtel, Milou comme cocaïnomane invétéré qui sombre dans une longue mélancolie nostalgique… On voit même l’enseigne de la librairie Album…

N’oublions pas aussi de préciser que cette traduction française, par Milady, reprend tous les bonus de l’édition originale (avec les toiles de maître adaptée sur les murs de cabaret ou dans les salons chics…).
Une histoire passionnante qui nous emmène dans une enquête à couteau tirée très originale.
A savoir que Talbot continue sa série, même si Milady n’a jusque là traduit que deux volumes. Il y a donc matière à se régaler avec d’autres enquêtes de l’inspecteur LeBrock !

Par FredGri, le 13 mars 2018

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