GRANDES BATAILLES NAVALES (LES)
Lépante

En ce mois de septembre 1571, la cité de Famagouste (Chypre) se rend aux Ottomans après dix mois de siège. La garnison vénitienne qui gardait la ville portuaire est à bout de souffle. Hélas pour ses défenseurs, l’ennemi décide de les massacrer une fois la reddition actée.

Pour le Pape Pie V, c’est l’occasion de convaincre enfin certains pays de la chrétienté de s’engager contre les forces ottomanes qui tiennent une bonne partie du littoral méditerranéen. Une immense flotte est ainsi créée sous la bannière de la Sainte Ligue. Elle se rassemble à Corfou pour prendre la direction de Lépante, toujours sur la côte grecque.

Par legoffe, le 2 novembre 2017

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Notre avis sur GRANDES BATAILLES NAVALES (LES) #5 – Lépante

Deux nouveaux albums viennent de paraître dans la collection « Les grandes batailles navales » dirigée par Jean-Yves Delitte, grand auteur de BD et Peintre Officiel de la Marine : Tsushima et Lépante.

Lépante… qui a retrouvé ensuite son nom d’origine, Naupacte, resté dans l’Histoire pour cette célèbre bataille qui vit s’affronter la Sainte Ligue et les Ottomans, disposant chacun d’environ 200 navires.

Ici, Jean-Yves Delitte signe uniquement le scénario. Il a fait appel à Federico Nardo pour les dessins et à Roberto Burgazzoli pour la couleur.
C’est un bon choix. Les planches sont très vivantes et les personnages bien dessinés. Le style est réaliste sans être académique. Bon, évidemment, ça ne donne pas des bateaux aussi beaux que ceux que réalise Delitte, mais nous pouvons comprendre qu’il aurait été difficile pour lui de dessiner tous les albums de la série. Il a beau être très productif, il reste un homme.

L’album est intéressant car il nous replonge dans le contexte historique de l’époque, âge d’or de l’Empire Ottoman. Son influence est alors au moins égale à celle de l’Europe Chrétienne. C’est tout le propos de l’auteur qui, finalement, dédie très peu de pages à la bataille elle-même. Certains pourront le regretter, mais c’était déjà souvent le parti pris des autres albums de la série.

Le scénariste préfère raconter l’avant, le pourquoi et les préparatifs, en s’appuyant sur le quotidien des soldats ou en mettant en scène les gouvernants et les hauts gradés afin de décrypter leur stratégie de manière vivante. Delitte prend soin de toujours intégrer à son récit le destin de simples hommes perdus dans celui des nations. Cela donne une bande dessinée bien plus dynamique que s’il s’agissait d’un documentaire.

Revers de la médaille : il n’est pas simple d’intégrer toutes les données historiques qui pourraient intéressant les lecteurs les plus avertis. D’où la présence d’un dossier avec textes et documents, rédigé par Delitte, à la fin de chaque album.

Ce nouvel opus est plutôt réussi, même si j’ai trouvé l’auteur moins inspiré que d’habitude dans le choix des personnages qu’il met en avant. Qu’il s’agisse des soldats ou bien des esclaves à bord du navire ottoman, ils n’apportent pas, selon moi, une grande valeur ajoutée au récit de la bataille ou à son contexte.

J’ai néanmoins pris plaisir à lire le livre qui m’a, comme les autres tomes de la série, permis de découvrir un pan d’Histoire que je ne connaissais pas vraiment. Une fois encore, c’est une bonne entrée en matière qui donne envie d’en apprendre plus.

D’ailleurs, pour information, si vous avez lu l’album dédié à la bataille de Chesapeake, sachez que le nouveau du magazine « Guerre et Histoire » (N°39 – octobre 2017) développe tout un dossier sur la Guerre d’Indépendance Américaine et ce que les USA doivent à la France. Chesapeake est donc de la partie dans ce passionnant dossier. Alors, bonne lecture à tous !

Par Legoffe, le 2 novembre 2017

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