GRANDE EVASION (LA)
Asylum

Issus d’une union interdite, Sophie-3 et Mark-11 posent un gros problème à l’entité Pastor qui gère le complexe carcéral souterrain d’Asylum. En effet, les deux individus, qui ont été classés verts, n’appartiennent à aucune des trois catégories de détenus qui composent le vaste centre. Ni rouge, ni jaune, ni bleu, le duo est de fait une source de conflits permanents qui pèsent sur la cohabitation entre prisonniers. A la suite d’une rixe à l’issue de laquelle leur pair Anton-5 est incinéré, Mark-11 se voit affecté en guise de punition au nettoyage de canalisations. Alors qu’il est à nouveau pris à parti par le détenu rouge Tony-21, il découvre une sonde qui lui permet, à l’insu de Pastor, de se mettre en contact avec Anna et Franck, deux personnes affectées à un PC d’écosurveillance extérieur. Ces dernières lui apprennent rapidement ce qu’est réellement Asylum et lui proposent, après s’être introduit sournoisement dans le système du complexe, un plan d’évasion.

Par phibes, le 8 mars 2014

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Notre avis sur GRANDE EVASION (LA) #7 – Asylum

Sous l’égide de la série-concept dirigée par David Chauvel, un nouveau plan d’évasion nous est proposé. Cette fois-ci, après Tunnel 57, récit historique paru en janvier dernier qui nous plongeait dans les ambiances de guerre froide, voici Alysum, un nouveau one-shot qui nous permet de faire un grand bond dans le temps et nous immerger dans l’univers clos d’une prison souterraine futuriste.

Cet album réunit pour la première fois deux artistes du 9ème art, Serge Lehman (Masqué, Métropolis, La brigade chimérique…) et Dylan Teague (a participé dans la série Le casse). Il ne fait aucun doute que cette réunion se veut des plus profitables puisqu’elle permet d’aborder un récit original qui a pris pour décor une prison expérimentale au mode de fonctionnement hors norme. Dès le départ donc, l’on découvre un univers "pathologiquement" partitionné singulièrement intrigant géré par un personnage virtuel qui agit dans un mode autocratique via ses androïdes. L’on fait la connaissance du personnage principal, Mark-11, qui, au travers de ses déboires, va nous expliciter le fonctionnement autarcique du système dans lequel il est retenu prisonnier et également comment le contourner définitivement.

Il en ressort donc un récit remarquablement captivant qui, jusqu’à la fin, joue finement entre rêve et réalité. Le monde clos mis en avant est des plus étouffants et inquiétant de par la mixité des résidents, et surtout dû à la présence d’un Pastor virtuel omniprésent et machiavélique. L’évasion qui ne tarde pas à prendre forme, arrive de manière insoupçonnée (les détenus n’ont pas connaissance d’un monde extérieur) et permet d’installer une originalité et un suspense bien prenant.

La mise en images réalisée par Dylan Teague est indubitablement réussie. Ce dernier démontre un savoir-faire évidemment qui permet d’appréhender des dessins d’un abord réaliste très convaincant. La vision d’Alysum qu’il nous offre est assez impressionnante de par sa sophistication et sa richesse esthétique. On sent de l’artiste une volonté de parfaire qui n’est certainement à son désavantage et donne l’occasion de voir des personnages charismatiquement concluants, animés de façon avertie. A noter que la colorisation de Cyril Saint Blancat qui accompagne le dessin est de toute beauté.

Une nouvelle "grande évasion" qui se veut des plus réussies, menée de main de maître par des auteurs inspirés et qui donne l’occasion d’aborder un univers autonome souterrain franchement dépaysant. Un bon moment de lecture !

Par Phibes, le 8 mars 2014

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