Le grand méchant renard

Le renard est un peu la risée de la foret, chaque nouvelle tentative pour voler des œufs dans la ferme, attaquer des poules ou simplement tenter de chasser la moindre bestiole s’achève par une cuisante et humiliante défaite, il finit progressivement par s’habituer aux navets que lui refile le cochon ! Son voisin le loup veut alors lui laisser une dernière chance, il lui conseille de voler des œufs, de les couver et quand ils écloront ils pourront dévorer les petits poussins tout chétifs !
Mais l’affaire n’est pas si simple, le renard va devoir "couver" les œufs, s’occuper des poussins en attendant qu’ils grossissent un peu et petit à petit il finit par s’attacher à ces trois mini poulets qui l’appellent "maman", qui lui font des câlins…

Par fredgri, le 2 février 2015

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Notre avis sur Le grand méchant renard

Le principe de cet album est des plus simples, un renard dans une situation embarrassante, qui voit son rôle de prédateur remis en cause par sa lâcheté et sa totale incompétence. Non seulement il doit s’occuper de trois petits poussins qui ne pensent qu’à jouer, qui l’appellent "maman" à tout bout de champs, mais en plus il doit sans cesse faire bonne mine devant le loup qui représente la sauvagerie à l’état pure ! Les situations qui en découlent sont évidemment hilarantes, tout en gardant une grosse part de subtilité, notamment quand le renard découvre son "rôle" de père/mère" par substitution, quand il se laisse parfois aller à l’affection avec ses futures "victimes" (toute la fin de l’album est d’ailleurs particulièrement bien vu de ce point de vue là !)

Plus on avance plus on se prend d’amitié pour cet étrange renard qui se met dans une situation qui le dépasse, juste pour ne pas perdre la face devant le loup qui le regarde de haut ! Parce qu’au delà de l’humour omniprésent on est face à un individu qui doit assumer son rôle naturel de prédateur dans une nature ou il n’a malheureusement pas d’autres choix que de chasser, de survivre… En plus, un renard se doit de chasser, d’aller faire ses emplettes dans les poulaillers alentours, c’est son boulot, il faut assumer… Et de ce cas de conscience découlent tout un tas de scénettes qui jouent sur l’ambigüité avec les petits poussins enfants/proies, sur l’illusion de la parenté, sur la véritable nature du renard qui se révèle au fur et à mesure…

L’écriture de Renner est particulièrement fine, avec une très grande attention portée sur la relation entre chacun (la vie à la ferme est génialement bien rendue, la façon qu’a l’auteur de hiérarchiser le rapport des uns et des autres…) ! On tombe tout de suite sous le charme de ces animaux humanisés, on dévore les pages les unes après les autres, conquis par le graphisme très expressif de l’artiste, par cette douceur de teinte…
Un très bel album au langage universel, qui saura vous parler, sans aucun doute !

Très fortement conseillé !

Par FredGri, le 2 février 2015

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