Grand hôtel abîme

Quelque part dans un futur proche, l’état fait passer des réformes particulièrement libérales au détriment d’une population qui doit se restreindre toujours plus au profit d’une caste qui ne cesse de s’enrichir. Les manifestations se multiplient, les médias s’emparent du phénomène, manipulent l’opinion et lorsqu’un inconnu décide de réagir en affrontant les forces de police puis en dynamitant le parlement, c’est l’escalade…

Par fredgri, le 4 novembre 2017

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Notre avis sur Grand hôtel abîme

Je dois bien dire que cet étrange album me parle beaucoup, malgré son côté brouillon et cette façon de n’effleurer que la surface du problème !

Alors que nous voyons désormais au quotidien, chaque jour, les effets de cette montée extrêmement dangereuse de ces politiques libérales, un tel album sonne comme un cri d’alarme, le témoignage d’une dérive médiatique qui mène l’opinion générale par le bout du nez. Aujourd’hui, la moindre information est balancée, sans aucun recul, sur les réseau sociaux, on amalgame les manifestants avec des terroristes etc. Et on étiole les valeurs humanistes de la société que nos pères ont construit avant nous. Du coup, dans cette société qui se reflète dans ces pages, on retrouve très bien le portrait de ce monde qui nous entoure. Les écrans de télé envahissent l’espace, les gens se connectent, "débattent" et un simple geste de résistance prend très vite des proportions incroyables…

On peut croire au début que cet inconnu masqué sera en quelque sorte le héros de l’album, mais en fait pas vraiment, disons que c’est plutôt le symbole qu’il véhicule qui est réellement au centre du récit ! A tel point qu’on ne le voit ensuite pratiquement plus, si ce n’est au travers de quelques profils deçi delà ou par ces masques que les uns et les autres portent, en hommage à…

Lé référence à V for Vendetta est extrêmement claire, le premier combat, l’explosion du parlement, la capture du délégué et ce côté "héros caché" dont on ignore tout !

Cependant, les auteurs ne poussent pas davantage le concept. Ce mystérieux héros disparait progressivement derrière ce qu’il représente, derrière le mur des multiples réactions qui pleuvent ensuite, comme si son rôle n’avait été finalement que d’allumer la mèche et ensuite de s’éclipser. Après tout ce qu’il est n’est en soi pas si important, c’est définitivement ce qu’il représente qui doit survivre à son image ! Même chose pour la capture de Mancini qui laisse croire que cela va amener sur une idée qui sera ensuite davantage exploitée sur la longueur, mais qui se réduit une nouvelle fois à n’être qu’une image…

Donc le concept de l’album est très intéressant et son traitement amène beaucoup de questions, de débat en devenir. Mais je trouve que ça manque quelque peu d’impact globalement, de cette cohérence d’ensemble qui pourrait définitivement transcender le propos, lui donner bien plus d’impact… On referme la dernière page et on se dit: "Ok, d’accord, et… ?"

En tout cas, un album magnifiquement servi par David Rubin, une nouvelle fois en très grande forme !

A méditer !

Par FredGri, le 4 novembre 2017

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