GORGONZOLA
Artefact

Chaque année, c’est l’attente d’un nouveau numéro de Gorgonzola, avec son désormais immanquable dossier rétrospectif qui revient sur un sujet qui sort des sentiers battus. Et pour l’occasion nous redécouvrons l’incroyable parcours des éditions Artefact qui ont su évoluer du fanzinat (avec Falatoff, débuté en 71) à la case librairie en passant par l’édition, la traduction, la découverte de nouveaux talents.
L’idée de présenter tout ça sous la forme d’une interview croisée est vraiment bonne, car cela permet d’avoir des réactions vives, qui se précisent les unes et les autres, qui présentent un points de vue varié etc. C’est passionnant et particulièrement instructif. On a même envie de se récupérer rapidement les albums évoqués au fil des réponses, c’est intéressant !

Mais ce qui est surtout à souligner et mettre en avant c’est cette volonté de réhabiliter une édition indépendante qui a su garder bien vivante une production en marge des circuits habituels, quitte même à s’ouvrir à des œuvres, des personnalités étrangères riches et fascinantes, et cela dès le début des année 70, en parallèle aux revues plus installées comme Phénix ou autres (que je conseille aussi de redécouvrir, si vous en avez la possibilité !)

Et de ce point de vue, Gorgonzola s’inscrit encore et toujours comme l’héritier de ce fanzinat très engagé et hétéroclite qui précise de plus en plus le paysage de la BD indépendante, qui donne la parole à des auteurs, des éditeurs aux regards pertinents et édifiants !

En parallèle, je trouve que les prestations graphiques de ce nouveau numéro sont particulièrement excellentes globalement, avec de très très bonnes planches comme celles de Reuzé, de Stanislas Gros, de Mancini, Imagex ou encore bien évidemment Poirier.
C’est beau et cela donne un numéro à savourer doucement, à la fois instructif et plaisir des yeux !

Très recommandé !

Par FredGri, le 19 février 2017