GODMAN
Au nom de moi

Il s’appelle Charles et depuis son enfance il semble posséder d’étranges pouvoirs qui font de lui un être quasi-divin. Très vite, les journalistes lui ont fait la cour, des hordes d’adorateurs se sont pressées autour de lui et sa vie est désormais devenue un spectacle permanent. Certes, il abuse souvent de ce culte qu’il inspire, mais de plus en plus, il souhaiterait pouvoir être tranquille. Ainsi, lors d’une de ses sorties incognito, il croise la route de la petite Marie, innocente gamine perdue dans la ville qui va progressivement montrer à Charles qu’il n’est pas aussi indomptable qu’il pense l’être… Une étrange amitié est en train de grandir…

Par fredgri, le 16 avril 2018

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Notre avis sur GODMAN #1 – Au nom de moi

On pourrait s’attendre, avec une édition Fluide Glacial, à un album très premier degrés, qui parodie inlassablement Dieu et ses pouvoirs divins. Mais dès les premières pages on devine que Jonathan Munoz nous propose un récit nettement plus subtil, tout de même !

Quand bien même il s’agit en effet de présenter un personnage aux pouvoirs illimités (même s’il est principalement invulnérable et qu’il vole, point barre) qui n’a aucune réelle ambition, on devine en substance un regard sur une société qui ne prend plus aucun recul sur ce qui lui tombe sous le nez, quitte à faire d’un vulgaire gars, sans charisme, le nouveau Dieu sur Terre. Excellente mise en abime de notre société du spectacle qui transforme le moindre pékin qui bénéficie d’un peu de célébrité en véritable modèle à suivre, prévalant l’image sur le fond.

Et c’est un peu ce que nous propose ici Munoz. Ce Charles n’est fondamentalement personne en dehors de ses capacités qu’il a obtenu on ne sait comment, il suffit de le suivre pour voir que son seul but c’est de se prélasser, boire de la bière et se désintéresser du monde qui l’entoure, même lorsqu’il essaie de passer inaperçu, dans la rue !
Et c’est pour ça que sa rencontre avec la petite Marie est déterminante. Elle n’est qu’une simple gamine de sept/huit ans, perdue de surcroit, qui n’a absolument rien, mais qui reste curieuse du monde qui l’entoure et soucieuse des autres, prête même à partager les quelques cents qu’elle a dans son petit sac. Ce désintéressement et cette sincérité pleine d’innocence vont petit à petit fissurer la carapace que s’est construite Charles et lui faire comprendre qu’au delà de ses incroyables dons il reste un homme qui ne doit pas se couper du monde et des gens qui l’entourent… !

Alors oui, il y a de l’humour, parfois même un peu de provocation, mais globalement cet album est une excellente surprise qui fait réfléchir, tout en restant entraînant et très bien rythmé !

Une bonne lecture qui pourrait vous surprendre, croyez moi !

Par FredGri, le 16 avril 2018

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