GLORIA VICTIS
Némésis

Après avoir provoqué la ruine de son protecteur et perdu sa dulcinée, Aelio Hermerosa suivi les conseils de Caturix, le gladiateur, et a pris le chemin de la Gaule. Ayant atteint les portes de Narbo totalement épuisé, le jeune aurige se retrouve avec surprise au domicile de l’homme qui lui a été recommandé, à savoir le dresseur de chevaux Marcus Lacanio. Porteur de bonnes nouvelles, Aelio est pris d’affection par le maitre des lieux qui lui propose de l’héberger. C’est ainsi que le jeune homme retrouve une certaine quiétude auprès de son hôte et ne tarde pas à faire la connaissance d’El Ishat, un autre aurige venu d’Orient qui se prépare à courir pour les couleurs de Lacanio aux prochains jeux d’Arles. Impressionné par son attelage et ses chevaux, Aelio se propose de l’affranchir sur les pratiques peu louables de ses futurs adversaires comme l’ambitieux Victor qui est prêt à tout pour pouvoir gagner au Colisée de Rome. Pendant ce temps, Caturix qui a été empoisonné, parvient à retrouver la liberté et, après avoir croisé Romulus, lui-même libéré de son servage, décide de prendre la route vers Arles afin d’assister à la déchéance de Clodius, le responsable de leurs malheurs.

Par phibes, le 26 janvier 2016

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Notre avis sur GLORIA VICTIS #3 – Némésis

Lors du précédent opus, Juanra Fernàndez a pris pour parti de secouer durement la sensibilité de ses lecteurs en plongeant son récit dans des accents pleinement dramatiques et ce, à la faveur de l’assassinat de la dulcinée d’Aelio, le personnage central de cette saga historique. De fait, on ne sera pas surpris de retrouver ce dernier dans son exil volontaire, à la recherche d’une aide qui va bientôt se déclarer en la personne de Marcus Lacanio.

Cette nouvelle étape dans la destinée du jeune aurige semble vouloir calmer les envies de vengeance de ce dernier. Aelio est à nouveau prêt à vivre de sa passion et se paye le plaisir de la partager avec un autre conducteur de char, El Ishat. A la faveur de cette rencontre et de la course de chars qui va en découler, Aelio est inévitablement appelé à retrouver Victor, son sinistre adversaire dont il espère plus que jamais sa chute.

Cet épisode est l’occasion, une fois encore, d’apprécier le remarquable travail historique réalisé par le scénariste qui s’emploie, à la faveur d’évocations de sites, de personnages célèbres et d’un usage mesuré de termes latins, à bien camper son récit dans l’Antiquité romaine. Par ailleurs, il use cette fois-ci d’un séquençage plus rapide que précédemment, alternant les agissements parallèles d’Aelio, de Victor, de Caturix bientôt rejoint par Romulus, pour bientôt les rendre communs De fait, il en ressort une suite des péripéties animées de bonnes intentions, qui n’élude certainement pas la férocité antérieure et qui permet de faire progresser très agréablement la destinée du jeune aurige.

Au niveau du dessin, Mateo Guerrero reste dans des dispositions artistiques très convaincantes. On pourra saluer le gros effort produit par ce dernier sur les décors antiques qu’il reproduit dans une grande clarté et un respect avantageux. De même, l’on sera agréablement surpris par les perspectives et par cette impression de vitesse qui transparaît dans les courses. Enfin, les personnages bénéficient d’une étude caractérielle qui n’est pas pour déplaire, grâce à une expressivité qui se veut bien maîtrisée.

Un troisième et avant-dernier volet pour le moins emballant qui, sous le couvert de Némésis, la déesse de la vengeance, précipite le mouvement et qui laisse entrevoir que les prochains faits se dérouleront sur le sable du Colisée à Rome.

Par Phibes, le 26 janvier 2016

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