GLORIA VICTIS
Ludi Romani

A Arelate, sous les couleurs de son protecteur Gaius Dioclès et avec la bénédiction de l’empereur Lucius Aurelius Verus, Aelio Hermeros est parvenu à gagner la course qui l’opposait à son sinistre adversaire Victor. Par ce succès, il a prouvé qu’il était un très grand aurige et que sa place était acquise au sein des courses organisées à Rome. Aussi, avec l’appui matériel de Gaius Dioclès et le soutien de ses compagnons Caturix et Romulus, le jeune homme décide de faire le voyage pour participer au Ludi romani. Sur place, il intègre la maison de son protecteur et bénéficie de ses largesses. Lors d’un diner, Aelio se heurte à Commode, l’un des fils de l’empereur, qui le pousse à combattre contre un pugiliste. Vite défait juste après avoir croisé le regard de la noble Tullia, le jeune aurige la retrouve dans sa chambre pour un réconfort intéressé. Le lendemain, il découvre que cette dernière a décidé de financer sa course et à ce titre, Aelio doit apprendre à conduire un char mené par dix chevaux. Lors d’une course dont il est spectateur, il revoit son ennemi Victor qui met à mal un aurige oriental de ses amis. Sa soif de vengeance reprenant le dessus, Aelio décide alors d’affronter son adversaire. Ce sera dans l’immense arène de l’amphithéâtre Flavien, bien loin des courses auxquelles il a l’habitude de participer.

Par phibes, le 22 octobre 2017

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Notre avis sur GLORIA VICTIS #4 – Ludi Romani

L’heure de la vengeance a sonné pour Aelio Hermeros, ce jeune aurige dont les grandes aptitudes ont permis de creuser sa place au sein des courses de chars. Nous le retrouvons donc à la faveur de son dernier tour de piste dans lequel le jeune homme va enfin pouvoir assumer son désir de vengeance qu’il entretient depuis l’assassinat de sa dulcinée Fabia.

On ne pourra qu’être conquis par la tournure des évènements qui, ici, tout en faisant participer Aelio d’un côté et le duo désormais inséparable de Caturix et Romulus de l’autre, nous oriente vers un final que l’on pressent sans appel. Pour ce faire, l’on suit le fameux aurige qui, encore une fois, se méprend lorsqu’il parle en société (lors du tome précédent, il n’avait pas reconnu l’empereur Verus, et là, il courrouce le fils de l’empereur Marc Aurèle, Commode) et qui, malgré ses aspirations à courir dans des cirques tel le Circus Maximus de Rome, va prendre, sous l’effet de sa vengeance, une toute autre direction.

Cette équipée historique qui se nourrit de l’attrait des jeux romains de l’antiquité a le privilège de basculer généreusement entre Ben-Hur et Spartacus. Juanra Fernàndez nous plonge avec un certain réalisme dans les ambiances de cette époque qui servent de cadre au déroulement de la destinée du personnage principal. Jouant entre les pérégrinations de ce dernier qui se prépare aux Ludi Romani et celles de ses compagnons en quête de subsides et de paternité (pour Caturix en particulier), le scénariste donne du cœur à l’ouvrage via une tragédie rebondissante qui n’élude ni puissance ni émotions – il suffit de voir les dernières douze pages pour s’en convaincre.

La partition de Mateo Guerrero reste d’une qualité remarquable. Le dessin dont il fait preuve depuis le début de cette saga illustre avec une grande rigueur l’Antiquité et met en exergue une maîtrise picturale indéniable. Les décors, ici de Rome, au travers de certains de ses monuments (Circus Maximus, l’amphithéâtre Flavien en double page…), sont restitués avec beaucoup de générosité et de réalisme. Les personnages sont, quant à eux, des plus expressifs et portent avec brio les péripéties. Enfin, les scènes de combats sont pour le moins impressionnantes et renforcent le sentiment de puissance de l’ouvrage.

Une fin de saga historique sur fond de vengeance particulièrement aboutie.

Par Phibes, le 22 octobre 2017

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