GILLES DURANCE
Le vol du Concorde

Le 3 juin 1973, lors du 30ème salon aéronautique du Bourget et après une remarquable exhibition du Concorde, le supersonique russe Tupolev Tu-144, qui a la particularité d’avoir des similitudes avec l’avion franco-britannique, se crashe sur la bourgade de Goussainville. Cet accident est de nature à freiner la course au vol supersonique que se livrent les russes et les européens. Quelle peut être l’origine de cette catastrophe ? Et si cette dernière avait un lien avec l’opération d’infiltration menée par Gilles Durance pour le compte de la SDECE quelques cinq années auparavant ? Pour cela, il faut se replonger en 1968, lorsque le pilote chevronné français, accompagné de son ami Roger Delphino et d’un ancien ingénieur en avionique de Sud-Aviation, Guy Perrin, prennent pied sur le sol moscovite. Pris en charge par les représentants de Thomson-CSF pour assurer leur travail, ils sont vite repérés par la belle Tania Swarova. A la faveur d’aveux bien ciblés, cette dernière découvre les aptitudes remarquables du trio et décide de les faire intégrer dans l’équipe chargée de travailler sur le prototype du Tupolev 144. Leur travail de sape va pouvoir commencer à l’insu de leur employeur et de la belle Tania qui n’est autre qu’un agent du GRU.

Par phibes, le 17 août 2017

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Notre avis sur GILLES DURANCE #3 – Le vol du Concorde

Gilles Durance, l’ex pilote de chasse catalan mis à la disposition des services secrets français, revient pour une nouvelle aventure aéronautique. Propulsé par son créateur Callixte, ce sympathique héro quitte la Polynésie française pour cette fois-ci voleter dans les airs de la Grande Russie et tenter de freiner les projets de création d’un avion supersonique.

Cette nouvelle équipée se veut de belle facture par le fait que d’un part, elle a l’avantage de s’appuyer une fois encore sur des faits réels. Ici, c’est la course au vol dépassant la vitesse du son dans laquelle les grandes puissances se sont lancées et en souterrain, l’espionnage industriel qui en a découlé. D’autre part, cette escapade derrière le rideau de fer se nourrit d’une belle recherche documentaire et technologique que l’auteur maîtrise efficacement et qu’il met au service de ses lecteurs d’une manière plutôt didactique mais sans excès, tout en jouant abondamment la carte de l’aventure.

Force est de constater que Callixte mène son récit dans une évocation qui se veut beaucoup plus explicite que dans le tome précédent. Moins complexe, plus abouti avec un final qui présage bien des choses, le récit porté par les trois représentants français louvoie habilement entre actions et rebondissements en tout genre, drames et réflexions aéronautiques du temps de la guerre froide. La sensualité a également sa part dans ce tome grâce à l’interprétation de la belle Tania, aux atours et à l’audace indiscutables. L’on concèdera que Gilles Durance reste ici un tantinet en retrait pour laisser le champ libre à un Roger Delphino très volontaire.

Si l’histoire tient la route, le dessin de Callixte se veut de haute volée. L’artiste démontre pleinement son attachement à la ligne claire via un trait on ne peut plus fouillé et proche d’un réalisme quasi-photographique. La recherche du détail est exceptionnelle au point que les décors et engins de tout poil (les avions en particulier comme le TU 144, le Concorde…) qu’il croque sont d’une qualité irréprochable. Les personnages sont quant à eux bien attachants, bénéficiant d’un charisme adroitement pesé.

Une troisième aventure aéronautique particulièrement réussie qui nous replonge au temps du fameux Concorde et de son concurrent direct le Tupolev 144. Les amateurs seront comblés !

Par Phibes, le 17 août 2017

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