GIGANT
Volume 4

Chiho est désormais retenue en cellule par la police. Mais pendant ce temps, les géants continuent de semer le chaos en ville, agressant tous ceux qu’ils peuvent attraper. Malgré tout, une fois que l’armée a réussi à les maîtriser, le forum ETE vote pour l’intervention d’un robot géant qui dévaste tout sur son passage, puis de trois créatures géantes que rien ne semble pouvoir arrêter. Le gouvernement décide alors d’amnistier Chiho en échange de son aide…

Par fredgri, le 22 juin 2020

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Notre avis sur GIGANT #4 – Volume 4

Le style d’Hiroya Oku est très particulier, il préfère consacrer des pages entières à montrer, presque au ralentit, la même scène qui s’étire plutôt que réellement faire avancer son intrigue. Cela donne une lecture extrêmement fluide et bien rythmée, mais qui donne le sentiment qu’au final on n’a pas beaucoup avancé dans l’histoire, qu’on a lu le volume en quelques minutes !

Ainsi, avant de voir intervenir Chiho, le récit s’enlise dans des scènes d’apocalypse urbaine ou tout d’abord des individus à qui on a donné la faculté de grandir s’en prennent aux habitants de Tokyo qu’ils attaquent sans ménagement, puis un robot géant, et enfin trois "divinités" étranges. Tout ceci afin d’une nouvelle fois bien insister sur le rôle du forum ETE, mais surtout de prouver que même si l’armée peut intervenir, parfois même avec succès, il n’y a guère que la jeune femme nue qui puisse régler le problème !
La narration est donc très redondante, Oku répète encore et encore ses arguments, étire son récit en insistant sur des trucs sans grand intérêt et en relayant les personnages aux second plan. Ainsi, Rei est réduit à une figure pleurnicharde, complètement dépassée, qui regarde la ville de son métro. Il n’y a guère que Chiho, dans le dernier quart, qui tire vraiment son épingle du jeu en décidant de réellement agir !!

Une série qui insiste sur l’impuissance des humains face à des forces qui les dépassent, les seuls à s’exprimer sont les internautes immatures qui lancent des messages complètement à l’ouest tout du long ! Toutefois, assez paradoxalement, Oku brosse aussi le portrait d’une société moderne engluée dans les réseaux sociaux, en complète rupture avec la réalité ! Qu’il s’agisse de faire monter les enchères et tout se transforme en énorme jeu de massacre ou finalement les individus ne comptent plus, aucune émotion si ce n’est la peur et l’horreur, tandis que les joueurs ricanent derrière leur écran. Ainsi, Oku déshumanise la situation, relègue les habitants de la ville à soit de simples victimes, soit à des spectateurs d’un film en grandeur nature qu’ils regardent ébahis.
Et l’effet est étrangement amplifié par l’arrivée de Chiho qui intervient toujours complètement nue, avec ses formes particulièrement impressionnantes. D’ou un effet quelque peu voyeuriste qui a tendance à occulter l’horreur des combats et la violence des coups portés, on ne les voit presque plus…

Une série assez déstabilisante et étonnante. Une curiosité qui interpelle le lecteur, en attendant la suite !

Par FredGri, le 22 juin 2020

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