GHOST MONEY
Les yeux de Chamza

Chamza est tenue au secret depuis deux semaines, dans un hôpital de Shanghai, après l’accident causé volontairement par les services secrets américains. La jeune femme n’a aucune idée de ce qui se trame. Elle pense qu’elle est victime des ratées de la bureaucratie et que cela explique que personne n’ait prévenu ses proches. Voyant que rien ne bouge, elle tente de s’évader. Elle ne se doute pas que, dorénavant, les Américains suivent ses moindres gestes grâce à la greffe qu’ils ont effectuée dans les yeux de Chamza.

Pendant ce temps, l’Emir des Lumières sent que l’étau se resserre autour de lui et que sa vie est plus en danger que jamais.

Par legoffe, le 16 février 2010

Notre avis sur GHOST MONEY #2 – Les yeux de Chamza

Le premier tome avait fait plus que de nous mettre l’eau à la bouche. Il faut dire que l’idée d’un “trésor d’Al-Qaïda” suite aux attentats du 11 septembre a de quoi attiser la curiosité du lecteur… et celle des services secrets dans le livre. La surprise est d’autant plus appréciable que Smolderen a très bien développé son récit. Il est complexe et met en scène de nombreux intervenants. L’action est suivi principalement à travers le regard de deux femmes, Chamza et Lindsey. Mais l’auteur nous fait également vivre l’aventure aux côtés des Américains et du fameux Emir. Cela donne des changements de rythme réguliers et appréciables. La douceur et la féminité des héroïnes vient contrecarrer la brutalité des hommes. L’amour et la violence se côtoient au fil des pages dans ce deuxième tome. La sombre mission US entraîne les acteurs dans une spirale de mort et de danger.

L’une des forces du livre est aussi de quitter l’ordre des choses très manichéen auquel nous sommes habitués. L’Emir ne donne pas l’image d’un terroriste et passe pour la victime d’un système où tout est avant tout question d’incompréhension. Un choc des cultures qui explique sans doute en partie les drames auxquels nous assistons, hélas, quotidiennement sur nos écrans de télévision.

Il faut avoir en tête que la plupart des violences présentées ici sont l’oeuvre des agents américains. Le but n’est certainement pas de montrer du doigt les Etats-Unis, mais plutôt de rappeler que la terreur n’a pas de camp et que la mort est un outil usité par toutes les armées, officielles ou de l’ombre.

Au delà de tout ça, Smolderen distille encore des interrogations. La vérité sur la fortune de Chamza n’est toujours pas connue, pas plus que la place réelle de l’Emir dans les manigances islamiques et les actions terroristes auxquelles nous assistons. Bref, c’est de l’excellent thriller que nous offre Dargaud. Une bande dessinée d’autant plus efficace qu’elle bénéficie des très beaux dessins de Bertail qui mise sur le réalisme pour nous plonger dans ce drame. Une série vivement conseillée !

Par Legoffe, le 16 février 2010

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