GET UP AMERICA
Tome 1/2

1965. Alors que le Voting Act Rights vient d’être adopté aux Etats-Unis, les Noirs Américains n’en n’ont pas fini avec leur combat pour l’égalité, incarné par John Lewis, infatigable apôtre de la lutte non-violente.
Le Tome 1 de Get up America poursuit le récit de cet engagement, entamé dans la trilogie Wake up America.

Par v-degache, le 23 mars 2022

Notre avis sur GET UP AMERICA #1 – Tome 1/2

Ce premier tome de Get up America poursuit la trilogie Wake up America en racontant le combat des Noirs Américains pour leurs droits civiques, à travers le regard et l’action de l’emblématique John Lewis, alors président du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC), et membre des Big Six, avec Martin Luther King.

Le tome 3 de Wake up America s’était achevé en 1965 avec la Marche de Selma, puis l’adoption du Voting Act Rights de 1965, interdisant les discriminations raciales dans l’exercice du vote aux Etats-Unis. Nous reprenons donc la biographie de John Lewis là où elle s’était arrêtée, avec une Loi de 1965 qui est loin d’avoir mis fin aux discriminations et aux violences endurées par les Noirs Américains, ni d’avoir établie une égalité de fait.

Le récit s’avère être riche, passionnant, et exigeant, car, si l’on suit celui qui sera par la suite élu à la Chambre des représentants des EU de 1986 à sa mort en 2020, ils sont nombreux à croiser sa route au sein du mouvement du SNCC. De plus, les enjeux sont multiples. Le comité qui lutte pour les droits civiques des Noirs Américains est en effet confronté à des divisions internes, provoquées notamment par la Guerre du Vietnam, et suscitant des prises de position diverses quant à l’attitude à adopter face au conflit.
De même, certains s’opposent à Lewis, prônant une action plus forte, en abandonnant la non-violence, quitte à rejeter la figure de Martin Luther King, ou tout dialogue avec le président Johnson, et à éjecter J. Lewis du SNCC… Les différentes facettes, ainsi que les divisions touchant le mouvement de lutte noir américain sont particulièrement bien insérées par les auteurs dans un contexte plus international (Vietnam, Afrique du Sud), alors que le quartier noir du Watts à Los Angeles connaît de violentes émeutes, et que la ségrégation se poursuit, notamment dans les Etats du Sud.

Le noir et blanc de Nate Powell et L. Fury reste d’une grande lisibilité, les dessins parvenant à être à la fois dynamiques, même dans les scènes bavardes, et à aller à l’essentiel, évitant tout décrochage dans un récit riche et mouvementé. Les biographies des acteurs, puis une contextualisation de certaines pages ou scènes viennent enrichir la lecture d’un ouvrage richement sourcé.

Ce premier volume de Get up America poursuit avec talent l’histoire du combat et de la lutte des Noirs Américains pour leurs droits et l’égalité, à travers le personnage de John Lewis, le tout avec une qualité graphique qui ne faiblit pas.
Ne passez pas à côté de ce formidable récit édité en France par Rue de Sèvres ! Il est, avec Wake up America, indispensable !

Par V. DEGACHE, le 23 mars 2022

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