GESTE DES CHEVALIERS DRAGONS (LA)
La Mer Close

Commandant du vaisseau de guerre impérial Le Forbin, le Comte Philippe de Charmont a pour mission d’encadrer un convoi commercial à travers la Mer Close jusqu’au port de Sirtaga. Au moment du départ, il reçoit l’ordre d’embarquer quatre chevaliers Dragons qui se doivent de rallier la cité d’Arsalam. Cette présence féminine n’est pas pour plaire aux hommes du bord qui voient là une source d’embêtements. En pleine mer, l’armada impériale croise durant la nuit toute une flottille sarde dont un navire vient éperonner le Forbin. S’ensuit un combat démoniaque qui trouve une issue favorable aux marins impériaux grâce à l’intervention providentielle des quatre chevaliers dragons. Philippe y reconnaît sa cousine Louise avec laquelle il a passé une grande partie de son enfance. A la suite d’un gros incident lors d’une étape au Port des Sultans et d’un arrêt au comptoir de Lorques, Philippe parvient à approcher Louise pour la dissuader d’aller à Arsalam qui est assiégée par les Sardes. Mais fidèle à ses engagements de Chevalier, la jeune femme refuse de se détourner de sa mission. Jusqu’au moment où il leur est signalé que le port de leur destination a été anéanti et qu’un dragon des eaux sévit non loin d’eux. Quelle décision va prendre Philippe, aller au-devant du dragon ou préserver ses hommes ?

Par phibes, le 17 décembre 2016

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Notre avis sur GESTE DES CHEVALIERS DRAGONS (LA) #23 – La Mer Close

C’est sur la base d’une confession d’un commandant de navire à son cousin que nous découvrons ce nouvel épisode qui a la très bonne particularité (et l’originalité) de se dérouler dans sa grande majeure partie sur la mer et de faire appel, au vu du premier de couverture, à un dragon aquatique.

Comme il se doit, le duo Ange qui est toujours aux commandes de cette superbe saga au concept maintenant bien assimilé (dans un monde où les dragons existent, seules les femmes vierges – les Chevaliers Dragons – peuvent les terrasser sans subir les effets du Veill) nous entraîne dans une aventure à sensations superbement orchestrée. Se rattachant subtilement aux évènements contés lors de la bataille d’Arsalam et au conseiller de l’impératrice Hersana III, le Duc de Charmont (voir tomes 17 et 18), cette équipée, de dimension humaine, est l’occasion de mettre en exergue une histoire emplie d’émotions et également d’actions en tout genre.

A la faveur d’une narration très présente portée par un journal de bord qui a la particularité de nous préparer à un drame à venir, le récit multiplie les péripéties efficacement. Conduites avec justesse et simplicité, elles ne manquent pas de faire mouche dès le départ, tant Philippe de Charmont, en tant que conteur patenté de l’épopée, se veut des plus convaincants à suivre. Entre histoire d’amitiés et histoire d’amour, entre trahison et engagements, on se laisse prendre par cette sensibilité ambiante nullement désagréable. Le rythme est assurément bien pesé et bien entendu, à la faveur d’une progression remarquablement gérée, parvient à faire monter en puissance le récit pour nous engager dans une rencontre hors norme.

C’est la deuxième fois que Christian Paty met son art au service de cette superbe saga (après le tome 5 – Les jardins du palais). L’artiste, grand fidèle des coscénaristes, nous offre, une fois encore, une autre facette de son talent, qui, il est vrai, se détache complètement de ce qu’il a l’habitude faire quelque deux fois par an avec ses « Blondes » sous le sobriquet de Dzack. Evidemment, malgré un trait beaucoup plus affiné, l’on perçoit quelques réminiscences de son univers à gags à travers certaines représentations des chevaliers (très belles au passage). Toutefois, il n’en demeure pas moins que son trait, ici, touche complètement (émotionnellement parlant) dans la représentation de ses personnages, dans leur expressivité, et confirme également son attrait dans les nombreuses scènes d’action que contiennent ses planches (y compris celle avec le dragon d’eau qui se veut extraordinairement percutante).

Un épisode de grande qualité que les adeptes des fameux Chevaliers Dragons et de leur Geste ne renieront certainement pas. Même au bout de 23 tomes, on en redemande, c’est pour dire !

Par Phibes, le 17 décembre 2016

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