GESTE DES CHEVALIERS DRAGONS (LA)
La guerre des Sardes - Première partie / Amarelle

La guerre entre les tribus sauvages des Sardes et les forces impériales n’en finit pas de durer. Se déroulant sur le territoire impérial et prenant pour cible d’un côté la cité côtière d’Arsalam et de l’autre la ville du nord Sirtaga, les nombreux combats qui en découlent taillent de larges brèches dans les rangs de chaque camp. Toutefois, grâce à l’engagement indéfectible de l’ordre des Chevaliers Dragons plus enclin à combattre les monstres que les humains, l’Empire parvient par miracle à résister à l’invasion barbare menée par deux chefs, Louis et Fils de Rouge. Aussi, afin de négocier avec l’ennemi et mesurer l’implication des femmes guerrières, l’impératrice de Messara mandate le Duc de Charmont. Arrivé sur place, ce dernier découvre très rapidement via leur "arague" en chef Amarelle que les Chevaliers dragons ont quelque peu adapté les règles impériales mais qu’elles restent bien engagées dans l’affrontement. D’ailleurs, l’émissaire de Messara va en avoir la preuve lors de la bataille meurtrière du Triple Pont qui va connaître un rebondissement tout particulier dont l’un des belligérants pourrait tirer partie.

Par phibes, le 24 novembre 2013

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Notre avis sur GESTE DES CHEVALIERS DRAGONS (LA) #17 – La guerre des Sardes – Première partie / Amarelle

Dix sept volumes composent à ce jour la grande saga des Chevaliers Dragons créée par le duo Ange et Alberto Varanda et chaque aventure contée n’entame nullement lé caractère remarquable de ce fameux univers très stylisé.

S’éloignant (mais pas trop) du souffle déformant de la bête qui a donné lieu à la création de cet ordre féminin mythique, Ange vient ici nous introduire dans sa dernière "prose" héroïque qui devrait se décliner en deux parties. Cette fois-ci, le lecteur est entraîné dans une histoire aux ambiances de guerre d’usure, qui met en opposition les Sardes (peuplade barbare) et une cité impériale envahie (Arsalam) protégée par la soldatesque et les fameux chevaliers dragons. Evidemment, connaissant les coscénaristes, il est hors de question de tomber dans la facilité et par ce fait, ne tardent pas, dès les premières planches, à nous plonger dans une mission diplomatique qui ne manquera pas de soulever une histoire sentimentale furtive et qui va nous faire découvrir les guerrières concernées dans des actions qui les éloignent de leur véritable rôle.

Dans un découpage que l’on qualifiera d’averti, le récit nous donne l’occasion de faire émerger des personnages dont l’implication orientera celui-ci. L’ambassadeur impérial le Duc de Charmont, Amarelle et Louis se partagent la vedette et auront, chacun à leur niveau de compétence (le premier observateur et négociateur, les deux autres chefs de guerre), à faire évoluer leur destinée commune, dans un contexte guerrier flagrant. A cet égard, Ange gère de main de maître leur intervention, leur façon de se dévoiler, dans une forme active et nourrie de petites choses bien complémentaires. La partie terrain est génératrice de nombreux affrontements mais laisse aussi planer des aspirations, des inquiétudes, des aveux que l’on découvrira dans les écrits du Duc de Charmont mais également dans certains dialogues (ciselés) portés par chaque protagoniste clé.

C’est la deuxième fois que Vax intervient dans la saga. Après Salmyre (tome 13), le voici donc dans cette nouvelle participation qui nous permet de retrouver le style pictural qui lui est propre. Toujours empreint d’un certain réalisme, son dessin éclaire bien l’univers fantasy engendré par les coscénaristes et lui donne ici avec grâce et force un aspect exotique bien probant. Tout en jouant sur les contrastes (la féminité des Chevaliers Dragons et la rudesse des Sardes), grâce à un trait éprouvé, Vax tire son épingle du jeu des visions guerrières, bruyantes et fourmillantes, voire monstrueuses. Certaines vignettes en particulier sont des plus éloquentes, de par leur beauté (la colorisation y est également pour quelque chose) et leur puissance évocatrice.

Conforme aux ambiances de la série qui a fait son succès, cette première partie bien captivante, punchie de par les faits guerriers narrés et ouvrant également des perspectives comploteuses et monstrueuses possède tous les ingrédients utiles pour passer un bon moment de lecture. Vivement la suite pour connaître la tournure des évènements présentement instillés !

Par Phibes, le 24 novembre 2013

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